Le lendemain de notre première journée de visite de Bangkok, nous changeons de stratégie pour rejoindre le centre de la ville. Nous décidons donc d’emprunter les transports en commun de la capitale thaïlandaise.
Nous débutons notre périple en empruntant un bus. Sur les conseils bienveillants d’un inconnu, nous poursuivons ensuite notre route à bord d’un petit bateau naviguant sur un canal. Cette expérience pittoresque nous mène jusqu’au métro, que nous troquons ensuite contre le BTS, le métro aérien. Enfin, nous terminons notre périple en prenant le ferry jusqu’à notre destination finale : le temple Wat Arun.
Wat Arun, littéralement « Le temple de l’aube », est situé sur les rives du fleuve Chao Phraya. Son prang principal, mesurant 82 mètres de hauteur, symbolise le Mont Meru coiffé du trident de Shiva. Des pyramides plus modestes dédiées au dieu du vent, Phra Pai, l’entourent.
D’innombrables statues d’animaux et de guerriers, parsemées de motifs floraux fabriqués à partir de morceaux de porcelaine chinoise et de coquillages, ornent les parois de Wat Arun. L’ensemble est impressionnant.
Après cette découverte, nous reprenons le ferry en direction du quartier de Talat Noï. Ce quartier fait partie du grand quartier de Chinatown de la capitale. Nous sommes charmés par l’atmosphère invitante de ce petit coin de Bangkok, où nous prenons notre temps à flâner. Ainsi, nous découvrons de magnifiques œuvres de street art dans l’allée San Chao Rong Kueak, ainsi qu’une vieille Fiat 500 rouillée devenue l’emblème de Talat Noï.
Nous nous arrêtons également au hasard à la So Heng Tai Mansion, vieille de 200 ans. Aussi, nous profitons de l’occasion pour nous rafraîchir, car la chaleur de la capitale est accablante.
C’est un membre du clan So, Phra Aphaiwanit qui a construit cette maison. Il a fait fortune en Thaïlande en obtenant une concession gouvernementale pour collecter des nids d’hirondelles, un mets toujours prisé et cher de nos jours. Par la suite, les propriétaires ont transformé la maison en un centre financier pour permettre aux nombreux Hokkien installés en Thaïlande d’envoyer leurs revenus à leur famille restée en Chine. Aujourd’hui, ses descedants habitent toujours la maison. Elle demeure l’une des dernières maisons chinoises traditionnelles de Bangkok, prétendant être la plus ancienne résidence privée de la ville.
Après cette petite pause nous allons à pied rejoindre Wat Traimit, le temple du Bouddha d’or. En chemin, nous traversons la zone de Sieng Kong remplie de petits ateliers. Chacun d’eux vend des pièces détachées de voitures et de la ferraille.
Une fois arrivés à Wat Traimit, nous gravissons les marches du temple principal, qui abrite le célèbre Bouddha d’or. Cette statue assise de 3 mètres de haut, pesant 5,5 tonnes, est considérée comme la plus grande image de Bouddha en or massif au monde.
J’adore l’histoire de cette statue, alors je me permets de la partager avec toi :
« Au début des années 1930, des travaux d’aménagement des berges du fleuve Chao Phraya, près du quartier chinois de Bangkok, ont nécessité la destruction d’un vieux temple abandonné contenant une statue de Bouddha en stuc doré. Comme il était hors de question de détruire la statue, malgré son aspect peu attrayant, et pour qu’elle reste dans le quartier chinois, il fut décidé de la transférer au Wat Traimit Wittayaram, une pagode sans importance comme il en existe des centaines dans la ville. Le temple n’avait pas de bâtiment susceptible de la recevoir, et la statue est restée 20 ans à découvert, sous un simple toit de tôle.
En 1955, un bâtiment ayant été construit, les moines ont décidé de l’y installer. Une grue devait déplacer la statue avec précaution, mais une élingue a cédé et la statue est tombée dans la boue. Ce mauvais présage a effrayé tout le monde, et après une fuite générale, la statue s’est retrouvée abandonnée sur le terrain. C’était la saison des pluies, et comme pour confirmer les mauvais présages, un formidable orage s’est déchaîné toute la nuit, noyant la ville sous des trombes d’eau.
Au petit matin, le supérieur de la pagode est revenu évaluer les dégâts : il a commencé à essayer de laver la statue des traces de boue, mais a remarqué que le stuc détrempé s’était fendu, laissant apparaître un métal brillant. Après quelques investigations, on s’est aperçu que sous le stuc, la statue était en or massif. Cette nouvelle a fait le tour de la ville, assurant au temple une renommée, une richesse et une fréquentation jamais démenties depuis.
On suppose que la statue, provenant d’Ayutthaya, avait été dissimulée sous une couche de plâtre pour la soustraire à la convoitise des Birmans qui assiégeaient la ville. Plus tard, la statue transportée à Bangkok, le souvenir du stratagème s’était perdu et était resté dans l’oubli pendant presque 200 ans. »
Après cette visite passionnante, nous nous rendons à Chinatown. Mais avant, nous faisons une halte dans le temple bouddhiste Kuan Yim Shrine dédié à la déesse de la miséricorde. Les habitants viennent ici pour faire des offrandes et prier pour des bénédictions telles que la fertilité, le succès, la santé et le bonheur.
En empruntant la Yaowarat Road, nous arrivons dans le coeur de Chinatown. L’ambiance chinoise de ce quartier nous enveloppe.
Le quartier de Chinatown s’est construit avec l’arrivée de la population chinoise émigrante, quand Bangkok est devenue la capitale de la Thaïlande en 1782. C’est un avant-goût prometteur avant notre découverte approfondie de ce pays dans quelques semaines.
Il est alors temps de rentrer à Ookami ! Nous reprenons donc le métro puis le petit bateau et enfin le bus.
Pour clôturer cette journée mémorable, nous surprenons les enfants en les emmenant dîner dans une pizzeria. Nous découvrons une adresse charmante proposant des pizzas délicieuses.