Mon huile de roucou … mon parfait substitut !

Il y a peu de temps encore, ma salle de bain débordait de produits de beauté en tout genre : crème pour le visage, crème pour le corps, crème teintée (pour avoir bonne mine) … 

Quand nous avons commencé notre démarche zéro déchet, j’ai fait un grand tri dans mes placards et je me suis séparée de tous ces produits. Tout d’abord parce qu’en y regardant de plus près, ils n’étaient pas très bons pour ma peau. Et parce qu’enfin, ces produits une fois vides se transformaient en déchets, par forcément recyclable !

C’était donc le bon moment pour faire les bons choix pour ma santé et la planète !

La Martinique … là où tout a commencé !

Lors de nos deux mois martiniquais, j’ai découvert par un heureux hasard les bienfaits de l’huile de roucou.

En effet, vous vous rappelez peut être à quel point les yen yens avaient adoré me dévorer ! Lors d’une de nos balade au Village de la Poterie, nous avons rencontré une adorable femme. Elle m’avait conseillée l’huile de roucou pour éloigner ces vilaines bestioles. Et … je dois avouer que cela a bien fonctionné ! Je m’enduisais le corps matin et soir, et les piqûres se sont faites plus rares ! Le bonheur !!!

Cette huile colorée et parfumée est donc très employée dans les Antilles (Martinique et Guadeloupe) et dans toute la cuisine créole en général, mais pas seulement.

En effet, c’est une huile aux nombreux bienfaits pour la santé, on en fait souvent un usage cosmétique et thérapeutique. On peut même s’en servir pour adoucir les cheveux et les démêler !

On s’en sert également comme préparateur avant une exposition au soleil et après en réparateur cutané. Elle favorise le bronzage. On la retrouve aussi dans de nombreux produits cosmétiques comme des fards à paupière, poudre, rouge à lèvres, etc.

Je l’utilise donc comme huile teintée pour avoir bonne mine, préparation avant l’exposition au soleil et anti-moustique.

Qu’est ce que la graine de roucou ?

Le rocou, ou roucou, ou rocouyer, est un petit arbre appelé de l’espèce Bixa orellana, originaire d’Amazonie, puis implanté en Amérique centrale, et des Antilles. Les fruits sont des bogues en forme de cœur, qui renferment des graines triangulaires de couleur rouge que l’on appelle “graines de rocou”.

Le roucou, fruit du roucouyer

La recette de mon huile

LISTE DES INGRÉDIENTS :
  • 200 ml d’huile neutre. J’ai choisi l’huile de coco pour son odeur agréable bien, qu’avec nos températures, elle durcisse. Je l’utilise donc plus comme crème. Si vous voulez avoir une huile bien liquide, vous pouvez utiliser de l’huile neutre comme celle de tournesol
  • 2 cuillères à soupe de graines de rocou
Graine de roucou
PRÉPARATION DE LA RECETTE :
  • Faites fondre votre huile de coco puis versez la dans un bocal hermétique (si vous utilisez une huile neutre, versez la directement dans le bocal)
  • Chauffez une poêle à feu vif et à sec, quand la poêle est chaude, faites torréfier les graines de rocou en remuant, sans non plus les faire brûler.
  • Ajoutez les graines de rocou dans l’huile, remuez et laissez reposer. L’infusion va prendre 3 jours, l’huile va se colorer petit à petit pour atteindre un beau rouge.
  • Une fois l’huile bien colorée, filtrez-la et remettez-la dans son bocal hermétique, c’est prêt !
Faire chauffer

Voici comment préparer une huile de rocou le plus simplement du monde. 

Dans un pot hermétique, vous pourrez la conserver plusieurs semaines sans problème, si vous la gardez à l’abri de la lumière et de l’humidité. Attention, le rocou est un puissant colorant (E160), il pourra tâcher les vêtements !

Pour la petite histoire

Ce sont les Arawaks et les Caraïbes, deux peuples amérindiennes originaires du nord du Venezuela, qui ont importé le rocou de l’Amazonie au cours de leur migration vers les îles au 9ème siècle. Ils peuplaient les îles lors de l’arrivée de Christophe Colomb.

On a cultivé le roucouyer dans les Antilles jusqu’au 19ème siècle pour en faire de la teinture, jusqu’à ce qu’elle soit remplacée par des teintures synthétiques.

Les graines rouges étaient alors utilisées par les Indiens d’Amérique comme aromate, comme conservateur, pour ses vertus colorantes, ses bienfaits pour la santé. Ils les utilisaient également pour les cérémonies religieuses et comme peintures corporelles. Ils employaient aussi ce colorant naturel pour se colorer les lèvres d’où son surnom “d’arbre rouge à lèvres”.

Les Indiens se peignaient le corps pour se protéger la peau, que ce soit contre le soleil, la chaleur, les insectes ou le sel marin. C’était aussi une parure traditionnelle esthétique et spirituelle qui servait de protection contre la magie. Ainsi, elle était censée protéger les guerriers lors des batailles.

Graines de roucou

Où trouver vos graines ?

Je vous avoue ne pas avoir encore fait les boutiques de la région nantaise pour acheter mes graines. Une amie m’en a ramené un sachet plein lors de son dernier séjour à Madinina. 

En allant sur Internet, j’ai donc trouvé des sites qui en vendent comme l’Île aux épices ou encore Épices et Piment.