En allant au nord-est de l’île, on arrive sur la presqu’île de la Caravelle, et sur cette presqu’île se trouve le château Dubuc. Ce “château” est une ancienne habitation sucrière et caféière du 18ème.

Commençons par un brin d’histoire :
C’est en 1664 que débarque en Martinique un certain Pierre du Buc, soldat de son état dans la marine, suite à un duel (interdits à l’époque) qui l’avait forcé à quitter sa Normandie natale et fait perdre son titre de noblesse en 1657. En 1661, il obtient une première concession où il produit du cacao, au Marigot. 10 ans plus tard environ, il obtient des terres sur la presqu’île et il achète la sucrerie Gaillard, puis riche des revenus de son sucre et de butin de guerre, entre 1677 et 1701, il fera l’acquisition des habitations sucrières Desmarinières au sud de Trinité, Spoutourne au centre de la Presqu’île de la Caravelle, la Camille, Grands Fonds Galion, Galion au sud de Trinité, Pointe Marcussy et Blin.

Avant de mourir en 1708, il offre Spoutourne à son fils Baltazard dit de Bellefonds, le premier Dubuc installé sur la presqu’île de la Caravelle.

C’est vers 1725 que le second fils de Balthazard, Louis Dubuc dit Du Galion, fonde l’Habitation de la Caravelle. Il y plante des cannes à sucre et des caféiers dont le produit lui permettra d’édifier vers 1735 le “château”.

La sucrerie et la distillerie se développeront et une grande cafèterie avec moulin, bassins, aires de séchages et des magasins, sera installée.

Sur les 350 hectares du domaine, 100 sont plantés en cannes à sucre, 20 en café et en vivres. Le reste est en forêt, taillis et savane. Café, sucre brut et terré, mélasse et bien entendu rhum font la richesse de l’habitation.

Avec la guerre d’Amérique, les Dubuc croulent sous les dettes, malgré tout la production se maintiendra jusqu’en 1793. La révolution ne fait qu’interrompre cette activité, mais elle reprend pour s’achever finalement en 1817. En 1852, la dernière descendante Dubuc du Galion met l’habitation de la Caravelle en vente.

Nous voilà donc dans les ruines d’une ancienne demeure normande pourrait on dire !

Petit tour par l’accueil en premier, plutôt souriant. Là on nous donne un audioguide, et je dois bien dire que c’est un point vraiment positif parce qu’au moins on ne passera pas à côté de quelque chose !

Nous débutons avec la partie habitation. Une grande maquette nous donne une vision de l’habitation à l’époque. Nous passons par la cuisine, toujours séparée de la maison, puis par l’habitation principale et les installations qui l’entourent : cachots, citernes à eau, fontaine.

La cuisine
La salle à manger
L’habitation

Ensuite nous avançons sur les installations de production. Là nous trouvons un moulin à bêtes pour l’extraction du jus de canne, la sucrerie et ses chaudières qui servaient à raffiner le sucre. La distillerie, appelée aussi vinaigrerie, est juste à l’arrière.

Le moulin à bêtes
La sucrerie avec une série de chaudières
La distillerie

Puis nous descendons vers les installations de commerce : l’embarcadère, dont il ne reste qu’un escalier, et différentes installations de stockage ou d’affinage pour le sucre et le rhum (magasins, purgerie, étuves).

L’escalier de l’embarcadère

Nous passons pas diverses installations encore présentes comme un puits complètement prisonnier d’un figuier maudit ou encore un barrage.

Le puits

Nous filons de l’autre côté de l’habitation et apercevons un four à chaux en pleine forêt, avant de remonter sur la partie café de l’habitation. Nous démarrons avec les entrepôts, le glacis pour le séchage des grains, un moulin pour le café, une citerne et une cafèterie. Un hôpital était aussi sur place.

L’entrepôt
Le glacis
Le canal pour le lavage du café

Une fois remontés vers le départ de notre ballade, nous visitons un petit musée racontant l’histoire des Dubuc et quelques objets d’époque sont aussi présents.

Nous avons vraiment apprécié cette visite. L’audioguide aura été d’une grande aide afin de ne pas passer outre certains points et le plan joint était aussi bien pratique.
Il faut compter deux bonnes heures avec des petits pour faire la visite, mais c’est vraiment une belle ballade.
Par contre, de nombreux mancenilliers sont présents dans le jardin donc la visite ne se fait pas sous la pluie.