Après avoir traversée la frontière entre la Russie et la Géorgie, nous découvrons des paysages magnifiques. Cela fait un moment que nous roulons dans des paysages désertiques, et je t’avoue que de retrouver des arbres et des montagnes nous fait du bien !
Nous faisons un arrêt pour le déjeuner au pied du monastère Dariali. Ce monastère orthodoxe est situé dans la gorge de Dariali. C’est un passage naturel entre la Géorgie et la Russie, utilisé depuis des siècles par les caravanes, les commerçants et les armées. Nous prenons le temps de déjeuner, puis nous allons découvrir l’intérieur de l’église principale décorée avec des fresques et des icônes orthodoxes. Une belle mise en ambiance de la Géorgie !
Après cette petite visite, nous reprenons la route. Et nous empruntons la fameuse route militaire. Les origines de cette route remontent à l’Antiquité, lorsque des routes de commerce traversaient les montagnes du Caucase, reliant le monde méditerranéen à l’Asie centrale. Les caravanes marchandes l’ont utilisée pendant des siècles pour transporter des marchandises et des épices. La route militaire géorgienne a pris de l’importance au XIXe siècle, lorsque la Russie a renforcé son contrôle sur le Caucase. En 1817, les autorités russes ont décidé de la moderniser pour faciliter le déplacement de leurs troupes. Elle a ainsi gagné le nom de route militaire géorgienne et est devenue un passage stratégique pour l’armée russe dans sa conquête du Caucase.
Pour la nuit, nous nous posons près de l’église de la Trinité de Gergeti. Cette église est perchée à une altitude d’environ 2170 mètres, au pied du mont Kazbek, l’un des plus hauts sommets du Caucase avec ses 5047 mètres. Une légende raconte que Prométhée aurait été enchaîné sur le mont Katbek par les dieux pour avoir volé le feu du ciel et l’avoir donné aux hommes.
Il y a un vent de fou et le froid est présent. Cela nous fait tout bizarre après la douceur de la Russie. Heureusement, nous sommes équipés pour affronter ce froid. Nous avions fait quelques emplettes à Oulan-Bator en prévision des températures plus basses.
Lundi matin, nous partons visiter la petite église qui, malgré les invasions, guerres et changements de régime, a survécu et est en grande partie intacte.
Après cette visite, nous décidons d’aller découvrir la superbe vallée de Truso. Nous voulions emprunter la piste pour l’atteindre, mais notre raison a pris le dessus. Nous irons la découvrir à pied. Alors nous nous posons près de la rivière Tergi pour 2 nuits, entourés des montagnes du Caucase. On se balade autour d’Ookami sans aller vraiment très loin, car des militaires empêchent l’accès d’un des routes. Ce n’est pas grave. On savoure la vue qui nous est offerte ici.
Mardi matin, nous nous habillons chaudement, et on prévoit des vêtements pour nous protéger de la pluie. Car, forcément, hier le soleil était au rendez-vous, et aujourd’hui, il est au abonné absent laissant sa place à la pluie. Mais cela ne nous décourage pas. Au moment de partir, il fait encore beau et bon, alors on en profite ! Nous nous lançons donc, avec notre ami Cyrus, dans une marche de 19km aller-retour qui nous prendra 7 heures. Et c’est juste magnifique !
Tout au long du chemin, nous longeons la rivière Tergi qui prend sa source dans les montagnes du Caucase. Nous traversons des travertins, loin d’être aussi jolis que ceux de Pamukkale en Turquie ! Puis, pour le déjeuner, nous trouvons un abri dans un petit village abandonné.
Après avoir repris des forces, nous poursuivons notre randonnée. Nous passons près du monastères des Pères des Douze Apôtres. Ce monastère pourrait dater du Moyen Âge, à une époque où les moines orthodoxes recherchaient des lieux isolés pour prier et méditer dans le calme des montagnes.
Nous allons jusqu’au village abandonné d’Abano où nous attend un petit café tenu par les sœurs de l’abbaye toute proche. Après un café, une tisane et un khatchapuri, nous reprenons notre marche … sous la pluie cette fois-ci !
Mais on ne se laisse pas découragés ! On chante, on rit, on se motive et on réussi à aller jusqu’au bout dans la joie et la bonne humeur ! Nous faisons deux groupes. Les filles d’un côté et les garçons de l’autre. Nous empruntons des chemins parallèles de chaque côté de la rivière. Nous aurions adoré pouvoir emprunté le même, mais à l’aller, mon genou a commencé à montrer de grosses faiblesses. Il est très douloureux et je ne peux pas crapahuter comme je veux. Je décide donc d’emprunter la piste facile que nous avons pris à l’aller. Luna et Maïa ne veulent pas me laisser seule et m’accompagnent donc.
Liam, Yannick et Cyrus empruntent quant à eux un petit chemin qui leur permet de découvrir une petite source naturelle de dioxyde de carbone. Des bulles de gaz carbonique s’échappent naturellement du sol à travers les couches géologiques riches en minéraux. Lorsque le gaz monte et traverse l’eau, il crée des petites bulles, donnant à l’eau un effet pétillant. Une curiosité qui a beaucoup plu à Liam !!!
Nous nous rejoignons après une bonne heure de marche. Il nous reste encore un peu plus d’une heure de marche avant d’arriver. On continue à se motiver. Nous arrivons trempés, frigorifiés, mais tellement fiers de nous ! On rentre vite dans Ookami et on allume le chauffage, on se prépare des tisanes bien chaudes pour se réchauffer. Cette journée a été une sacrée aventure que nous avons adorée !!!
Le lendemain, nous reprenons la route militaire pour rejoindre Tbilissi. Et cette route nous offre de jolie surprise. Nous empruntons le col de la Croix, à une altitude de 2 379 mètres, qui est l’un des points les plus élevés de la route militaire géorgienne. Puis, nous passons par Gudauri est une station de ski située à une altitude d’environ 2 200 mètres. Ensuite, nous passons près de la forteresse d’Ananouri et nous longeons le lac Zhinvali qui nous offre ses superbes couleurs turquoise.
Nous arrivons à Tbilissi dans l’après-midi. Cela nous rappelle de chouettes souvenirs d’il y a 3 ans… Je te raconte tout ça dans le prochain article !