Nous quittons Malacca pour rejoindre la côte Est. Nous traversons ainsi la Malaisie et découvrons de nouveaux paysages. La route de fait traverser des « champs » de palmiers à huile.

J’ai envie d’ouvrir une petite parenthèse sur ce sujet car nous entendons énormément de critiques à l’égard de ces plantations et de leur impact sur l’environnement (et notre santé). Critiques que nous partageons car oui, ces palmiers sont absolument dévastateurs pour la biodiversité en Malaisie et en Indonésie qui représentent 90% de la production mondiale.

Entre 1990 et 2012, les planteurs de palmiers à huile ont rasés 8,7 millions d’hectares de forêt en Indonésie, en Malaisie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Déforestation qui s’est fortement accélérée entre 2011 et 2013 avec 6 millions d’hectares de forêt brûlés.

La déforestation et les feux avant la plantation causent la perte d’habitat de milliers d’espèces vivantes. Ainsi des espèces comme les orangs-outans, les éléphants et les tigres se retrouvent en voie d’extinction.

La production d’huile de palme a également des impacts négatifs sur les émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation et l’utilisation du feu pour défricher. Elle a aussi des conséquences importantes sur la qualité de l’eau et des sols.

Il ne s’agit pas forcément d’abandonner ces plantations qui sont tout de même une source de revenus pour les paysans locaux, mais il faut trouver des solutions plus durables. Par exemple, les ONG Greenpeace et WWF travaillent avec des entreprises qui achètent de l’huile de palme et elles les incitent à respecter des garanties socio-environnementales ou encore de soutenir des petits producteurs. Malgré leurs engagements, ces entreprises continuent d’acheter de l’huile de palme à des producteurs ayant des pratiques destructrices pour les forêts tropicales.

Alors, que pouvons nous faire, en tant que citoyens, pour agir ? Nous pouvons nous orienter vers une alimentation durable : peu transformée, de saison, locale, et au moins certifiée si elle contient de l’huile de palme. Cet acte va ainsi permettre de protéger les forêts et la biodiversité de Malaisie et d’Indonésie.

Sur la route, nous faisons une pause pour le déjeuner dans la ville de Kluang. Notre ami Daryl (qui nous a accompagnés pour le shipping) nous avait conseillé de nous arrêter dans le restaurant Kluang Rail Coffee. Si en apparence ce n’est que le restaurant de la gare de la ville, c’est aussi une véritable institution en Malaisie ! Nous avons ainsi pu y déguster un laksa johor, un rojak tauhu, et des tartines de pain grillé avec de la confiture de coco et… du beurre salé !

Après cette pause gustative, nous reprenons la route et nous traversons de belles forêts tropicales. Des panneaux nous signalent la présence d’éléphants, de singes et de tamanoirs, mais nous ne les verrons pas, à part les singes bien entendu !

En fin d’après-midi, nous voyons enfin la mer de Chine. Nous trouvons un joli coin sur la plage (« pantai » en malais) de Kampung Air Papan (kampung veut dire “village” en malais), près de Mersing, pour nous accueillir. Nous sommes mi-mars et la météo n’est pas encore au top. En effet, nous avons du soleil, mais il y a encore beaucoup de vent et la mer est assez agitée. Malgré tout, nous nous sentons vraiment bien ici. Nous décidons donc de rester cinq jours sur ce lieu calme. Les enfants peuvent se baigner dans une mer à 27°C et jouent sur la plage. Nous travaillons sur nos projets professionnels, Yannick essaie encore de réparer le frigo (sans succès), nous prenons soin de nous et nous profitons… des douches !!!

Je crois, enfin non, je suis sûre que c’est ce qui nous manque le plus dans notre quotidien. Certains voyageurs vous diront que ce qui leur manque c’est le pain, le fromage, le vin, ou encore la charcuterie. Et bien pour nous, même si on ne dirait pas non à un morceau de camembert avec un bout de baguette (enfin la baguette entière !) et un verre (ou une bouteille plutôt !) de Bourgogne, ce qui nous manque le plus, c’est une bonne douche qui nous relaxe et nous lave (vraiment !). Ce qui est chouette, c’est que sur les plages de Malaisie, il y a des structures avec des toilettes et des douches. Le bonheur pour notre meute !

Après cette jolie pause, nous reprenons la route pour remonter vers le nord du pays. Nous roulons pendant deux heures, et nous arrivons sur un spot au bord de mer, près de Pekan. Bon, ce n’est pas super, mais il est tard. Nous décidons donc de rester ici pour la nuit.

Le lendemain matin, de bonne heure, nous quittons le lieu pour faire dix minutes de route. Et nous trouvons un chouette spot sur lequel nous restons deux jours et où nous profitons des douches (oui, encore !!!).

Mercredi 22 mars, c’est le début du ramadan. Eh oui, la Malaisie est un pays où l’Islam est la religion d’état et où il est pratiqué par la majorité des habitants (61,3%). Les autres religions pratiquées par les Malaisiens sont le bouddhisme (19,8%), le christianisme (9,2%) et l’hindouisme (6,3%).

Et les habitants des états à l’Est de la Malaisie sont très pieux. Ainsi, les restaurants sont tous fermés et sur les plages, la plupart des services aussi. Nous allons ainsi vivre un mois très calme.

Notre destination suivante est Cherating, le paradis des surfeurs de la péninsule malaisienne, mais avant d’y arriver, nous faisons un arrêt dans une laundry. Nous en profitons pour laver quasiment tout notre linge. Draps, couvertures, vêtements… nous avons du linge propre et qui sent bon !

À Cherating, nous faisons une pause au Café Marion, qui est ouvert. Marion est une jeune Française venue il y a environ 8 ans en vacances en Malaisie. Elle y a rencontré son amoureux. Elle s’est installée ici et ils ont ouvert ce café il y a 7 ans. On y déguste, entre autres, de délicieuses crèmes brûlées, une tarte chocolat caramel de fou, un éclair au chocolat crémeux, un cheese-cake très bon, et une sublime tarte au citron meringuée ! Ce n’est pas seulement parce que les pâtisseries françaises nous manquent, mais elles étaient véritablement exquises !

Nous allons ensuite nous poser sur la plage de Chendor pour quelques jours. Ainsi, nous profitons de ce lieu super calme pour travailler et prendre le temps de vivre, et les enfants jouent aux Legos à longueur de journée (et on fait un peu d’école quand même). Nous sommes entourés d’un groupe de singes et nous entendons les insectes chanter dans la nature environnante. C’est un lieu que l’on apprécie beaucoup et où nous reviendrons.

En partant, nous nous arrêtons au centre de conservation des tortues de Cherating. L’entrée est gratuite (mais nous laissons quand même un don). Nous commençons par une pièce dans laquelle sont présentées différentes espèces de tortues, et d’autres espèces marines. C’est très instructif. Puis, à l’extérieur, il y a des bassins. Un dans lequel il y a trois tortues adultes qui se remettent de blessures. Un autre avec une tortue adulte isolée, et un autre dans lequel il y a de nombreux bébés tortues. Nous regrettons qu’il n’y ait pas de personnes présentent à l’intérieur pour nous apporter des explications concrètes sur le travail effectué par ce centre (explications que nous avions appréciées lorsque nous avions visité le centre Dekamer en Turquie).

Après le déjeuner, nous reprenons la route en longeant la côte. Nous n’avons pas d’objectif de spot pour la nuit, alors nous nous laissons porter. Et c’est au détour d’une petite route entourée de palmier que nous trouvons un coin de nature. Ce n’est pas le spot de rêve, car il y a de nombreux déchets sur le bord. Heureusement la plage est vraiment propre et la mer aussi. Nous en profitons donc pour nous rafraîchir dans une mer à 30°C…

La nuit a été douce sous les palmiers. Bien reposés, nous repartons pour Kuala Terrenganu. Nous y visitons la mosquée de Crystal construite d’acier, de verre et de cristal sur l’île de Wan Man.

Après quelques courses alimentaires, nous repartons à la recherche d’un spot pour la nuit. Nous trouvons encore un joli coin de nature au bord de la mer. Nous profitons ainsi de la plage et de la mer, et nous passons une nuit très calme.

Mais nous ne pouvons pas rester plus d’une nuit. En effet, nous sommes à l’ombre des arbres et le soleil ne peut pas venir recharger nos batteries. Le lendemain matin, nous faisons donc quelques kilomètres supplémentaires. Et nous trouvons un joli spot avec un arbre pour avoir de l’ombre, le soleil pour recharger nos batteries et la mer pour nous rafraîchir. Parfait !

Bon, encore une fois les abords des plages sont pleins de déchets (probablement en raison des vents très forts qui soufflent pendant la période des moussons). Nous commençons donc toujours par nettoyer le sol avant de profiter des lieux.

Nous passons trois belles journées ici et nous y fêtons mes 27 ans (quoi, j’ai le droit d’y croire encore !). Aussi, nous profitons pleinement de ce coin de nature. Et les enfants ressortent la peinture qui sera à l’honneur de ces trois jours.

Après ces trois jours, nous avons une journée logistique avec la laundry, le plein d’eau, quelques courses. Et Yannick en profite pour acheter une sonde pour le frigo. Pendant le temps de laundry, nous faisons l’école avec les enfants. Yannick quant à lui change la sonde, mais cela ne fonctionne toujours pas, et Dometic ne nous aide pas.

Nous décidons alors de trouver un magasin pour en acheter un nouveau. Yannick est en contact avec de nombreux Malaisiens qui font du camping et aménagent leur véhicule. On nous donne une adresse à Putrajaya, au Sud de Kuala Lumpur. Il nous faudra donc retourner sur la côte Ouest si nous voulons changer de frigo en Malaisie…