Notre objectif pour la fin de notre vadrouille géorgienne : Ushguli. Après notre pause ressourçante sur les bords du fleuve Koura, nous reprenons donc la route pendant 2h. Nous arrivons sur notre premier spot qui nous offre une magnifique vue sur le Piton de Katskhi. Nos copains, les Fées autour du Monde nous y rejoignent.

Le lendemain matin, nous partons tout ensemble découvrir ce lieu qui date du 4e et 5e siècle. Le complexe monastique, perché à 40m de haut sur un monolithe naturel, a vu vivre des ermites. Parmi les moines y ayant vécu, il y a Siméon qui y passa 30 ans.

Il faut attendre 1944 pour qu’un alpiniste et un écrivain décident de monter au sommet du Piton pour découvrir les lieux. Ils y découvrent une église, une crypte, trois cellules d’ermites, une cave à vin et une courtine. Dans les années 90, le père Maxim Qavtaradze est venu s’installer sur le piton. Il y vit toujours et ne quitte les lieux que pour ses provisions.

Quant à nous, nous ne pouvons pas monter, l’échelle est interdite au public. Certains peuvent y monter avec la permission du moine. Je dis bien « certains », car il ne donne l’autorisation qu’aux hommes !!!

Nous allons ensuite retrouver nos amis les Mamatoch, les Truck Much et les Fées en bord de rivière. Cette dernière est hyper puissante, et ne nous permet pas de nous baigner. Les enfants en profitent tout de même pour construire une cabane et fabriquer des petits objets avec de la glaise.

Vendredi 6 août 2021 : nous fêtons nos 10 ans de mariage ! Notre cadeau ? Les pistes du Caucase !

Après une pause déjeuner en bord de rivière où les enfants se baignent, nous entamons, en convoi, la piste qui nous mène en direction de la Haute-Svanétie, et plus précisément au village de Ushguli. La piste s’avère être un beau challenge. Elle est en mauvais état et nous avons quelques passages compliqués. Une longue partie est en travaux et nous passons entre les pelleteuses et autres bulldozers, en roulant dans un mélange de boue et de ciment. Les parties « goudronnées » sont sporadiques et surtout bien plus désagréables que la boue ou les cailloux finalement. Un passage de gué aura même raison de quelques morceaux de pare-chocs des camping-cars des amis notamment ! Mais nous avançons bien.

Après avoir fait une trentaine de kilomètres en 4h, un obstacle nous fait nous arrêter. Nous descendons de nos véhicules pour analyser la situation… La piste s’est partiellement effondrée et le passage est très étroit. Juste après, 2 passages à gué un peu rudes méritent d’être préparés. Un 4×4 passe et nous indique que le lendemain matin une pelleteuse viendrait pour remettre la route en état. La journée ayant déjà été longue, nous décidons alors de nous arrêter au bord de la piste pour la nuit. Ushguli nous attendra encore une journée.

Le lendemain, nous trainons un peu en attendant le fameux véhicule. Mais au bout d’un certain temps, les garçons décident de prendre les choses en main. Ils déplacent des pierres afin de faciliter le passage de nos quatre véhicules. Un par un, nous franchissons ce passage doucement, mais sûrement. Nous reprenons enfin la route pour Ushguli, enfin la piste, pour les 11 derniers kilomètres. On se souviendra de nos 10 ans de mariage !!!

Nous arrivons enfin à Ushguli, l’un des villages les plus hauts d’Europe, situé à plus de 2000m d’altitude. Il fait frais, mais le soleil est là. Notre spot nous offre une vue magnifique sur le glacier.

Dans l’après-midi, les enfants s’affairent à préparer plein de dessins qu’ils vont offrir à Marie des Mamatoch pour son anniversaire. Nous allons passer la soirée entre adultes pour fêter cet événement. Les enfants de leur côté ont le droit à une chouette séance de dessin animé.

Dimanche, après avoir profité une bonne partie de la journée sous le soleil, nous faisons face à la pluie et à l’orage. Nous allons passer la fin de la journée et la soirée chacun chez soi. Le lendemain n’est pas mieux. Nous allons tous rester enfermés chez nous !

Après avoir passé 3 jours à Ushguli, et parce que nous avons vraiment froid, nous décidons de quittons les copains pour redescendre dans la vallée. Les Fées autour du monde font le choix de nous accompagner. Nous parcourons ainsi les 13 derniers kilomètres de piste jusqu’à Mestia, beaucoup moins difficiles que pour venir. Après quelques courses, nous nous posons, un peu à l’arrache sur un petit spot herbeux.

Après une nuit calme, nous reprenons la route en direction de Zugdidi. Nous avons vraiment besoin de nous poser deux jours pour nous reposer. Nous décidons donc de ne pas faire trop de route et trouvons un petit endroit de nature tout tranquille. L’accès est un peu difficile avec une espèce de successions de marches à descendre. J’avoue ne pas être sereine à l’idée de la repasser dans l’autre sens.

Sur ce spot, les Fées autour du Monde nous rejoignent. Nous allons passer deux jours au calme et les enfants en profitent pour jouer tous ensemble.

Vendredi 13… je ne suis pas superstitieuse, mais il y a des dates comme celle-ci où l’on ferait mieux de rester couché !

En quittant notre spot, le passage avec les marches est vraiment difficile pour Ookami. À tel point que nous devions forcer sur notre embrayage, qui a déjà beaucoup souffert sur les pistes pour Ushguli. Ça fume, on n’est pas serein… l’embrayage est en fin de vie. Nous commençons la route tant bien que mal et décidons de nous rendre dans un garage. Les Fées nous suivent au cas où. Nous réussissons à atteindre le fameux garage. Yannick va les voir et leur explique la situation. Les gars ne daignent même pas venir voir le véhicule. Ils annoncent à Yannick qu’il faut commander la pièce et qu’il faudrait attendre une vingtaine de jours avant qu’elle n’arrive. Bien entendu, n’ayant pas pris le temps de regarder dans le moteur, si nous avions besoin de plus qu’un disque d’embrayage, on était parti pour rester des semaines sur place !

Après concertation avec les Fées, ainsi que les Mamatoch et les Truck Much à distance, nous décidons de retrouver ces derniers au château de Chkaduashi. Mais au moment de démarrer, rien… Ookami n’avance plus. Nous attachons donc Ookami à l’arrière du camping-car des Fées avec une sangle. Ils vont nous tracter sur les 17 kilomètres qui nous séparent du château.

En arrivant sur place, Marc et Lionel regardent notre embrayage pour voir s’il y aurait une possibilité d’avancer un peu avec celui-ci. Mais il n’y a rien à faire pour retrouver un peu de motricité. Après une longue concertation, nous décidons tous ensemble de reprendre la route le lendemain en direction de la Turquie où nous ferons les réparations.

Les enfants profitent tout de même du lieu et, entre deux averses, jouent dehors, se baignent dans la piscine, et découvrent l’intérieur de la maison. De notre côté, nous faisons la connaissance du prince Alain Murat et de son épouse, propriétaires du château.

Le lendemain, nous nous réveillons de bonne heure. Nous devons parcourir 200km jusqu’à Hopa, première ville de Turquie disposant d’un sanayi. Et ce sont les Mamatoch qui vont nous tracter tout au long de notre parcours. C’est parti, avec les Truck Much en tête. Un sacré convoi !

Après deux heures de route, nous atteignons la ville de Poti. Nous nous arrêtons, fatigués, pour passer la nuit face à la mer Noire.

Dimanche 15 août, nous reprenons la route de bonne heure, car nous devons traverser la ville de Batumi. C’est une grande ville et nous voulons éviter au maximum la grosse circulation.

Nous arrivons à la frontière à 12h30, les douaniers géorgiens et turcs sont amusés par notre convoi exceptionnel. Après 2h d’attente, nous sommes en Turquie. Plus que 17km jusqu’à Hopa… Nous l’avons fait !!!