Notre “route du rhum” continue avec son escale suivante, dans la plantation de “Trois Rivières”. Un escale imprévue comme je ne suis pas consommateur de ce rhum, mais nous devions y retrouver des amis, donc autant en profiter !

Pour moi “Trois Rivières” c’est un rhum connu, mais encore une fois, je n’en connaissais que le rhum blanc.

Alors tout d’abord, la distillerie n’est aujourd’hui plus en activité, comme si vous avez bien suivi les précédentes leçons, le rhum “Trois Rivières” est désormais produit sur la distillerie de “La Mauny”.

Nous partons pour une visite de la distillerie en mode “privé” ! Basse saison oblige, il n’y a pas foule pour visiter, mais pour boire il y a du monde à la boutique, pas d’inquiétude pour ça !

Nous serons donc accompagnés au plus près des machines par un guide fort sympathique qui connait bien la maison comme il y travaille depuis de nombreuses années, le compte s’est perdu un peu dans le rhum peut-être …

Tout d’abord, nous discutons du symbole de “Trois Rivières”, le moulin. Pourquoi ce symbole ? Parce que par le passé, la canne était broyé à l’aide d’un moulin à vent. La plupart du temps, la canne était broyée à la force des bêtes ou des esclaves, mais ici, c’est l’énergie éolienne qui était exploitée. C’est lui qui actionnait les rolles qui servait à récupérer le jus de la canne avant l’arrivée des machines.

Puis il nous présente la machinerie, le chemin que va parcourir la canne, à son arrivée par camion, elle sera broyée quatre fois pour en extraire le jus, puis sera à nouveau broyée deux fois pour vraiment extraire tout le jus possible et ainsi la bagasse (le résidu sec de la canne, pour ceux qui n’ont pas suivi) servira à alimenter la chaudière qui sert à mouvoir la broyeuse et aussi chauffer les colonnes pour la distillation du précieux élixir !

Et rien que pour nos yeux (et nos oreilles !) nous avons eu le droit à la mise en marche de la broyeuse, elle est beaucoup plus rapide en fonctionnement normal ! Comme nous sommes partageurs, profitez donc de cette douce mélodie ! N’oubliez pas de mettre le volume au maximum !

Ce système, que nous avions déjà évoqué chez “La Mauny” et aussi vu chez “Clément”, est commun à toutes les distilleries, comme quoi, au delà des notions d’écologisme d’aujourd’hui, par le passé, le fait de ne pas gâcher, d’exploiter au maximum le produit a toujours été un point important et même essentiel.

Notre guide nous explique qu’ensuite le jus est filtré, par deux fois, pour le purifier. Il séjourne après dans des fûts en inox, où, additionné de levure, il fermentera 1 à 2 jours pour donner du vin de canne, apparemment imbuvable mais je n’ai pas essayé !

Puis il fera sa vie dans les colonnes où il va prendre un sacré paquet de degrés, comme il va monter à 70° environ puis sera coupé à l’eau pure pour atteindre un niveau plus raisonnable.

Le chemin est fini pour les rhums blancs, mais pour les rhums ambrés, un petit détour s’impose dans les foudres puis éventuellement en fûts (chêne souvent) pour le vieillissement, ainsi il gagnera toutes ses lettres de noblesse qui en font aujourd’hui une eau de vie d’exception.

Nous terminons notre visite par une petite dégustation en compagnie de notre guide, au programme : VSOP, single cask (vieilli en fût de Bourbon), un 12 ans d’âge et une “cuvée Océan” (pour laquelle les cannes sont plantées “les pieds dans l’eau et face au soleil”, le sol salin lui donne ainsi un goût iodé, c’est le même principe de la viande de “pré salé”).

Un petit achat, et voilà une jolie visite que nous avons beaucoup aimé ! On recommande !

Le site : Plantation Trois Rivières