« Chéri, et si on réaménageait Ookami ? »

Voici à peu près comment a commencé ce que je vais vous raconter. Et cette phrase aurait très bien pu être dite par moi-même ou par mon amoureux. Cela faisait déjà un moment que cela me trottait dans la tête. Envie ou besoin de changement ? Je ne sais pas, toutefois nous en avions vraiment envie.

Pourquoi se lancer dans cette aventure ? Parce que nous aimons les défis (et je dois vous dire que se lancer dans des travaux sous 35 °C, c’en est un !). Et parce que nous avons toujours aimé réaménager notre maison lorsque nous étions sédentaires.

Alors, après 2 ans et demi dans notre Ookami tel que nous l’avions imaginé au départ, nous avions très envie de tout réinventer !

Nous avons profité de notre pause chez notre ami Tarmin pour faire les plans. Et nous devons penser à tout, que cela soit l’utile autant le confort. Dans les éléments de confort que nous voulions vraiment, c’est d’un salon, un vrai (bon, petit) salon dans lequel nous pourrions nous installer confortablement tous les cinq. Nous voulions également un vrai petit coin cuisine qui soit à disposition en permanence. Du côté de l’utile, nous voulions pouvoir mettre les échelles de nos tentes NaïtUp à l’arrière d’Ookami.

Pour ce faire, Yannick a pris son ordinateur pour utiliser le logiciel Tinkercad qui nous permet de faire les plans. Pendant deux grosses journées, nous avons fait, refait, encore et encore les plans qui répondraient à nos besoins. Après avoir validé les plans, il nous fallait trouver où et quand s’y mettre.

Et c’est là que les rencontres que nous faisons sont magiques. Nous avons envoyé un message à notre ami Daryl, qui nous avait permis de récupérer notre Ookami à son arrivée en Malaisie. Nous lui demandons s’il connaît un lieu, comme un hangar, dans lequel nous pourrions nous installer pour quelques semaines. Sans hésiter, Daryl nous propose son hangar où il abrite son bateau.

Après avoir traversé la Malaisie d’Est en Ouest en passant par le Taman Negara, nous rejoignons notre ami près de Klang, à l’Ouest de Kuala Lumpur. Nous avons rendez-vous au Royal Selangor Yacht Club pour qu’il nous montre le lieu.

Alors, ce n’est pas ce à quoi nous nous attendions (nous cherchions plutôt un hangar fermé), mais c’est un abri suffisant haut pour que nous puissions ouvrir les tentes, et sous lequel nous allons pouvoir faire les travaux, même en cas de pluie. Car il ne faut pas l’oublier, même si nous sommes en plein été, à l’Ouest de la Malaisie, il n’y a pas vraiment de mousson, la pluie est très présente et ce tout au long de l’année. Mais surtout, ce lieu nous offre la possibilité de profiter des douches, des toilettes et… de la piscine !

Avant de se lancer, il nous faut trouver la matière première : le bois. Et nous avons de la chance puisqu’un des hommes qui travaille sur le Yacht Club a un contact et nous le partage. Nous contactons l’entrepreneur et avons rendez-vous avec lui le lundi suivant.

Après notre week-end à la rivière, nous allons à la rencontre de notre vendeur de bois. Nous faisons la connaissance du frère du patron, et nous échangeons via WhatsApp avec ce dernier. Arrivés dans son entrepôt, nous passons commande pour notre bois, après en avoir controlé la qualité : le contreplaqué marine n’est pas cher, mais ce n’est pas la même qualité par rapport à ce que l’on trouve en France. On fera avec ! Nous transmettons la liste des découpes des 6 plaques de bois (un luxe pour éviter d’acheter une scie sur table). Cela ne nous coûtera que 10€ pour une très grande quantité de découpe, là où en France on paie 1€ pour 1 trait de découpe.

Après une heure de conversation et le virement du montant de la facture, nous nous donnons rendez-vous au samedi suivant pour la livraison de notre commande, un service offert dont on est bien content de profiter, ça évitera un aller retour supplémentaire !

Ensuite, nous allons chez un quincaillier. Eh oui, il nous faut aussi quelques vis et des équerres, mais aussi de la peinture et du câble électrique.

Une fois nos achats effectués, nous nous rendons au Yacht Club où nous allons élire domicile pour plusieurs jours.

Mardi matin, le coup d’envoi est lancé !!! Et nous commençons cette première journée de travaux par le démontage de tout l’intérieur d’Ookami. Tout le monde participe, y compris les enfants qui prennent plaisir à jouer de la dévisseuse ! Le soir de cette première journée, il n’y a plus rien dans notre maison sur roue !

Je ne vais pas vous décrire chaque journée, mais je peux vous partager notre organisation : réveil, petit-déjeuner, travaux, douche, déjeuner, travaux, douche, piscine, dîner, coucher.

Bien que nous ayons fait faire les découpes de bois par notre vendeur, Yannick a dû revoir certaines découpes afin que cela s’ajuste au mieux à notre intérieur. Ookami n’est pas parfaitement rectangulaire (cela aurait été trop facile), et donc il a fallu revoir certaines mesures.

Yannick a aussi pris le temps de revoir toute l’électricité. À l’origine, nous avions fait l’installation à l’arrière de notre véhicule, toutefois Yannick souhaitait que cette partie soit dans la partie habitable pour plus de praticité. Il a donc pris le temps de repenser, réinstaller et rebrancher tous les câbles. Cela a d’ailleurs été l’occasion de constater que notre appareil DC/DC de chez Victron était défaillant. Heureusement, nous avons pu trouver un revendeur de la marque sur Kuala Lumpur et changer cet appareil.

Pour l’aménagement intérieur, nous avons donc créé des banquettes. Lorsque nous ouvrons l’assise, elles nous permettent d’avoir des espaces de rangement pour les jeux des enfants, l’école, les loisirs créatifs et l’épicerie. Nous avons également conçu un petit coffre de rangement au sol sur lequel nous posons la table.

Côté cuisine, nous avons imaginé un « vrai » meuble. Il abrite le réchaud, le réfrigérateur, et deux étagères sur lesquelles nous rangeons vaisselle, ustensiles et casseroles.

Pour pouvoir dormir à l’intérieur d’Ookami, Yannick a conçu un lit pour les enfants. La moitié est accessible en permanence et nous pouvons l’ouvrir pour la nuit. Pour Yannick et moi, le salon peut se transformer en lit en cas de besoin. Et, au niveau du lit des enfants, nous avons créé un petit dressing dans lequel nous pouvons tous ranger nos vêtements.

Et puis, nous avions très envie de peindre l’intérieur. Parce que le bois on adore ça, mais cela assombrit vraiment et nous avions besoin de plus de luminosité. Nous avons donc choisi une couleur coton ainsi qu’un bleu océan pour ajouter des touches de couleur.

Après 10 jours de travaux, nous faisons une pause pour une journée. Direction Ikea pour faire quelques achats. Cette pause nous fait du bien quand même puisqu’elle nous permet de penser à la décoration d’Ookami et… de nous projeter dans nos projets futurs !

Nous passons le week-end à nous occuper de la décoration d’Ookami. Nous installons ainsi des étagères pour nos épices, nos instruments de musique, des plantes… Je m’occupe également de la pose de nouveaux rideaux.

Il nous aura fallu tout de même attendre quelques jours supplémentaires avant de nous dire que les travaux étaient réellement terminés. En effet, nous avons dû passer commande sur un site internet de deux rails pour installer le réfrigérateur. Mais aussi des prises USB afin de pouvoir brancher plus d’appareils. Cette commande nous arrive le mardi suivant dans l‘après-midi. Nous pouvons enfin finir les derniers détails et profiter de notre dernier après-midi au Yacht Club en prenant plus de temps à la piscine et en nous offrant une soirée au restaurant.

Seize jours. C’est exactement le temps qu’il nous aura fallu pour offrir un nouvel intérieur à notre Ookami. Nous allons maintenant pouvoir en profiter pleinement et vivre de nouvelles vadrouilles dans notre nouveau cocon !