Nous l’avons fait !!! Nous sommes en Turquie !!! En début de matinée, nous sommes partis pour éviter la forte affluence de la circulation à Batumi. Puis passage de frontière. Notre convoi exceptionnel amusent les douaniers géorgiens et turcs ! Et au bout de deux heures, nous foulons (enfin) les routes turques ! Nous allons jusqu’à Hopa où les copains nous déposent au Sanayi. Ils repartent de leur côté et nous nous posons dans Ookami en attendant le lendemain l’ouverture des garages.
Mais nous n’attendrons pas longtemps. Avant que les copains ne partent, deux turcs viennent nous voir. Nous leur expliquons la situation et, sans hésitation, ils passent un appel téléphonique. Après le départ des copains, ces deux hommes reviennent avec un autre. Il nous demande d’ouvrir le capot, regarde l’embrayage et nous dit qu’il peut s’occuper de nous mais son garage est un peu plus loin. Il prend le volant et réussi (je ne sais toujours pas comment) à amener Ookami à destination.
Cet homme, c’est Önder, il est venu avec sa femme Şule et ses deux filles Ecre et Asel. Nous avons à peine le temps de discuter qu’ils nous invitent chez eux. Nous nous laissons donc embarquer ! Ainsi, nous passons un super après-midi avec cette jolie petite famille. Le soir un couple d’amis à eux, Şenay et Ahmet (l’un des deux hommes qui étaient venus nous voir en arrivant au Sanayi), viennent passer la fin de soirée avec nous.
Après deux jours de travail sur Ookami, Önder nous annonce mardi soir qu’il vient de terminer. Nous pouvons reprendre la route. Nous passons une dernière soirée calme avec la famille.
Mercredi matin, nous quittons Önder, Şule et leurs filles et nous partons pour Artvin, au nord-est de Hopa. Après une pause-déjeuner (où nous mangeons nos premiers pides depuis 1 mois !), nous faisons un arrêt au Sanayi pour faire les vidanges du moteur et de la boîte de vitesses. Nous repartons ensuite pour rejoindre les copains les Fées autour du Monde sur les hauteurs de la ville. Sauf que la route s’avère compliquée pour Ookami qui fait un boucan d’enfer, à tel point que j’ai peur que quelque chose casse.
Nous décidons donc de faire demi-tour et de retourner au garage. Nous leur expliquons notre problématique, un des gars essaie le camion et en 5 min il a détecté le problème : les supports du bloc moteur ne font plus leur office correctement. Le patron nous dit qu’il pourra faire les réparations le lendemain. Pas de soucis pour nous. Nous lui demandons si c’est OK pour que nous restions dormir au Sanayi devant le garage afin d’être là de bonne heure le lendemain. C’est OK pour lui.
Et puis, il ferme son garage, va retrouver son équipe et ils discutent longuement tous ensemble. Le patron revient vers nous et nous annonce qu’en fait il va s’occuper de notre panne tout de suite. Nous sommes surpris mais OK, cela nous va bien que les réparations soient faites rapidement. Tout le monde se met au travail et en 30 min, ils ont fait la réparation ! Mais il fait déjà nuit et la pluie commence à tomber très fort. Les gars nous demandent de rester là pour la nuit car ils ont peur des risques d’inondations et veulent nous savoir en sécurité. C’est parti pour notre première nuit dans un Sanayi !
Après nos aventures mécaniques, nous aspirons à un peu de tranquillité et avons envie de nous poser au calme. Nous prenons la direction du lac Şavşat. Nous empruntons ainsi les routes montagneuses du nord de l’Anatolie orientale. Arrivés sur place, le gardien nous informe qu’en raison des risques d’incendie, nous ne pouvons pas rester pour la nuit. Nous sommes un peu déçus mais cela ne nous empêchera pas de profiter des lieux tout l’après-midi.
Après s’être ressourcés sur les rives du lac Şavşat, nous reprenons la route à la recherche d’un spot. Et la pluie s’est invitée !!! Nous souhaitions nous poser au bord de la rivière Carci, mais, avec les fortes pluies, les accès sont difficiles. Nous décidons donc de nous diriger vers l’aire de pique-nique Sahara Yaylası (avec un nom qui nous rappelle le Maroc). Le lieu est calme et malgré la pluie et la fraîcheur, nous décidons de nous y arrêter pour 2 nuits.
La deuxième nuit sera un peu plus agitée ! En effet, dans l’après-midi des personnes sont venues installer chaises, tables, décoration et camion musical à l’occasion d’un mariage. Nous sommes contents de pouvoir voir une telle fête ici en pleine nature. Les invités dansent, chantent, la musique est jouée en live. Cela nous rappelle nos festnoz bretons, c’est vraiment chouette ! Jusqu’à 1h00 du matin, la fête bat son plein ! Au réveil, les convives ont tout rangé et, à part la présence de déchets, nous n’avons pas l’impression qu’il y ait eu une fête !
Après ces deux jours de pause, nous quittons notre spot et faisons nos premiers kilomètres la tête dans les nuages. Nous décidons de faire une petite pause, à mi-chemin de notre trajet, sur les bords de du lac Çıldır. Nous y déjeunons et en profitons pour faire l’école. Des amis y sont passés il y a quelques jours et n’ont pas pu rester en raison des risques d’incendie. Nous reprenons donc la route pour trouver un lieu pour la nuit. Et c’est à Kars que nous nous arrêtons en fin de journée, au pied de la citadelle. Il pleut et il y a beaucoup de vent.
Après une nuit au pied de la citadelle de Kars, nous allons la visiter sous un joli soleil. Nous descendons ensuite découvrir la cathédrale des Saint Apôtres (qui malheureusement est fermée) ainsi que la mosquée qui se situe juste à côté. Après cette visite, nous allons nous poser sur le parking d’un hôtel pour déjeuner. Et tout à coup, les premières gouttes de pluie commencent à tomber. Nous avons tout juste le temps de dire aux enfants de rentrer, que la petite pluie se transforme en énorme averse. Il pleut tellement que le parking s’est transformé en piscine ! Nous profitons d’une accalmie pour partir. Nous traversons Kars dont les rues sont complètement inondées. Le temps n’est vraiment pas génial pour visiter la ville. Nous décidons donc de partir pour le site d’Ani où nous passons la nuit, sur le parking.
Le lendemain matin, nous visitons la cité médiévale arménienne d’Ani. C’est l’ancienne capitale de l’Arménie. Surnommée la « ville aux mille et une églises », elle a connu son âge d’or au Ve siècle avant d’être abandonnée au XIVe siècle quand la capitale fut transposée à Erevan. Aujourd’hui, Ani est en ruines après un hypothétique tremblement de terre en 1319, mais aussi après avoir été vandalisé lors du génocide arménien en 1915
Nous nous sommes ainsi baladés pendant 2h sur ce site où nous pouvons admirer la cathédrale, l’église Saint-Sauveur, l’église Saint-Grégoire de Tigrane Honents, l’église des Saints-Apôtres et l’église Saint-Grégoire d’Abougraments, ainsi que la mosquée Menüçehir. Nous sommes à quelques mètres de la frontière avec l’Arménie. En effet, la rivière Arpaçay, qui coule au pied de la cité, est la frontière naturelle entre les deux pays.
Après cette visite, nous quittons le nord de l’Anatolie orientale pour nous diriger plus au sud vers le mythique Mont Ararat !