Après notre passage de frontière entre le Tadjikistan et l’Ouzbékistan, nous filons vers Samarcande. Nous trouvons un parking dans la ville ce qui nous permet d’être à quelques dizaines de minutes de marche des monuments que nous voulons découvrir.
Samarcande est une des plus anciennes et légendaires cités d’Asie centrale. Connue pour avoir été un carrefour majeur sur la route de la soie, cette cité porte l’empreinte des nombreuses civilisations qui l’ont traversée. Son architecture islamique éblouissante, ses monuments grandioses et ses ruelles pittoresques donnent l’impression de faire un voyage à travers le temps.
À peine arrivés, nous partons nous balader jusqu’au fameux Registan pour avoir un aperçu de ce qui nous attend. Et nous en profitons également pour acheter une carte SIM et retirer des sums ouzbeks, la monnaie locale.
Nous revenons ensuite à Ookami et décidons de nous coucher de bonne heure pour être en pleine forme pour la journée qui nous attend. Et après une bonne nuit de sommeil, c’est parti !
Nous commençons notre découverte par le célèbre Registan, véritable cœur historique et spirituel de la ville. Dès que nous arrivons sur cette grande place, entourée par trois madrasas imposantes (Ulugh Beg, Sher-Dor et Tilya-Kori), nous sommes émerveillés par la beauté et l’ampleur du lieu. Les façades richement décorées de carreaux de céramique bleue et verte nous plongent dans un univers digne des contes des mille et une nuits.
Nous nous lançons alors dans la visite de chacune des madrasas qui ont des histoires différentes à nous raconter.
Tout d’abord, la madrasa d’Ulugh Beg, la plus ancienne des trois. C’est le célèbre astronome et savant Ulugh Beg, petit-fils de Tamerlan, qui l’a construite au XVe siècle. On ressent ici l’importance de la science et du savoir à cette époque. Ensuite, les deux autres madrasas, Sher-Dor et Tilya-Kori. Elles viennent parfaire cette harmonie architecturale. Nous avons particulièrement été impressionnés par les lions représentés sur la madrasa Sher-Dor, un symbole inhabituel dans l’art islamique. Et les enfants ont particulièrement aimé la salle dédiée à l’astronomie dans la madrasa d’Ulugh Beg.
En déambulant sur la place, nous ne pouvons nous empêcher d’imaginer à quoi devait ressembler cet endroit des siècles auparavant, quand les marchands, les savants et les pèlerins se croisaient ici pour échanger des idées et des marchandises. L’énergie du lieu semble intacte, et nous y passons un long moment à observer les détails de cette architecture époustouflante.
Ensuite, nous nous dirigeons vers la Mosquée Bibi-Khanim, un joyau de l’architecture islamique. Mais nos estomacs crient famine. Nous nous arrêtons alors dans un petit restaurant qui propose sur sa carte des plats végétariens. Parfait ! Nous nous régalons de mantı à la citrouille (comme des ravioles) et d’aubergines grillées farcies aux noix.
Maintenant que notre ventre est plein, nous pouvons reprendre notre balade. Elle nous mène ensuite à la mosquée Bibi-Khanim, l’un des plus grands monuments d’Asie centrale. Construite au XVe siècle, cette mosquée imposante devait incarner la puissance de Tamerlan et de son empire. D’après la légende, Tamerlan l’aurait fait construire en l’honneur de sa femme préférée, Bibi-Khanim, d’où son nom.
L’entrée principale est grandiose, avec son immense portail, ses dômes bleus qui dominent la ville et ses minarets élancés. On se sent immédiatement tout petits face à tant de majesté. L’intérieur, bien que partiellement en ruines, permet encore de se rendre compte de l’ampleur du bâtiment à son apogée. Nous avons pris le temps d’admirer la cour intérieure et les inscriptions en calligraphie persane qui ornent les murs. Ce lieu, autrefois destiné à accueillir des milliers de fidèles, semble encore imprégné du poids de l’histoire.
À quelques pas de la mosquée, nous découvrons la bazar. Épices, thés, fruits secs, il y en a pour tous les goûts. Toutefois, nous trouvons que ce lieu est beaucoup trop touristique pour nous.
Nous entamons ensuite une longue marche jusqu’à la nécropole Shah-i-Zinda, un site spirituel important de Samarcande.
Cette nécropole, située sur une colline, est composée de plusieurs mausolées aux dômes turquoise qui brillent sous le soleil. Le nom “Shah-i-Zinda” signifie “le roi vivant”, en référence à Kusam ibn Abbas, un cousin du prophète Mahomet, qui serait enterré ici.
La montée des escaliers qui mènent à la nécropole est presque une expérience spirituelle en elle-même. En arrivant au sommet, nous découvrons des tombes magnifiquement décorées, avec des carreaux de faïence d’un bleu profond, et des inscriptions en arabe qui renforcent la sacralité du lieu. Nous nous promenons ainsi entre ces mausolées, admirant les détails architecturaux et ressentant le poids de l’histoire et de la dévotion qui se dégage du site.
Le Shah-i-Zinda est un lieu de pèlerinage. Aussi, nous croisons plusieurs fidèles venus prier et rendre hommage à leurs ancêtres. La sérénité du lieu est apaisante, et nous avons pris le temps de nous imprégner de cette atmosphère paisible avant de repartir.
Après cette visite, nous nous offrons une pause rafraîchissante dans un petit café. En effet, cela fait 12km que nous parcourons les rues de Samarcande et nos louveteaux commencent à fatiguer.
Nous nous lançons dans notre dernière visite de la journée. Le Gour Emir, le mausolée où repose le célèbre conquérant Tamerlan
En arrivant devant cet édifice, nous sommes frappés par son dôme bleu turquoise, caractéristique de l’architecture timouride. Ce lieu respire la solennité et la grandeur, à l’image de l’homme qu’il abrite.
À l’intérieur, l’atmosphère est chargée de respect et de recueillement. Tamerlan repose ici aux côtés de ses fils et petits-fils, dont Ulugh Beg. Les murs du mausolée sont magnifiquement décorés de mosaïques et de marbres sculptés, et le sarcophage en jade noir de Tamerlan est tout simplement impressionnant. Ce lieu, chargé de mémoire et de symboles, nous rappelle à quel point Samarcande fut un centre de pouvoir et de culture.
Cette longue journée de découverte se termine. Nous nous vraiment emplis d’une immense gratitude d’avoir pu visiter ces lieux d’une beauté à couper le souffle. Samarcande a définitivement tenu toutes ses promesses, et nous en garderons un souvenir gravé dans nos mémoires.
Sur le chemin du retour vers Ookami, nous nous arrêtons chez un babershop, l’occasion pour Yannick de rafraîchir sa barbe ! Et puis, nous décidons de passer la soirée dans un restaurant. Nous nous posons et nous laissons porter. Cela fait du bien de temps en temps de ne pas avoir de dîner à préparer !
Le lendemain, nous prenons la direction de Bukhara. Mais la route est longue est dans un état moyen. Nous nous arrêtons à mi-chemin pour la nuit. Nous trouvons un parking près d’un restaurant, plutôt tranquille.
Toutefois, dans la soirée, les propriétaires viennent nous voir pour nous dire que nous ne pouvons pas rester, car le parking ferme pendant la nuit. Pas de soucis, nous nous déplaçons de quelques centaines de mètres sur un autre parking.
Mais très tôt le lendemain (genre 4h30) nous découvrons qu’il s’agit du parking du marché aux bêtes du village. Des meuglements pour réveil…on a connu plus sympa !!! Ce n’est vraiment pas le genre d’ambiance que nous aimons ! Bref, on prend un rapide petit-déjeuner, et on quitte ce lieu…