Nous avons donc quitté Amritsar et nous commençons la route vers le Rajasthan. Et, comme dans l’article précèdent, je vais ouvrir une parenthèse. Et celle-ci va porter sur les péages en Inde.

Pour emprunter les grands axes routiers, nous passons donc des péages. Pour avoir le tarif normal, il faut avoir un FastTag, une carte. Mais, en tant qu’étranger et non-résident, il n’est pas possible d’obtenir cette carte car son obtention requiert une carte d’identité. Les tarifs varient alors entre 30 RS et 150 RS (soit 0,30 € et 1,80 €). Sans le FastTag, nous payons une pénalité de 100%, nous payons donc le double du prix normal !

Le passage de ces péages se déroule de trois manières : soit l’agent nous laisse passer en tarifs « car, van, jeep » ; soit nous devons discuter, car certains veulent nous faire passer en tarifs « LCV » (Light Commercial Vehicle), c’est-à-dire véhicule commercial comme nous sommes un fourgon et le tarif est plus élevé, généralement environ le double du prix pour les voitures ; soit l’agent (et en général il n’est pas tout seul) nous laisse passer gratuitement. Et de temps en temps, nous avons le droit à une séance de selfies !

C’est le cas de notre premier passage de péage. Les agents sont super ravis de nous voir et de pouvoir poser auprès de nous pour immortaliser cette rencontre.

Un peu plus loin sur la route, un véhicule nous fait signe de nous arrêter pour une photo et nous donner… 500 roupies !!! Nous ne comprenons pas vraiment ce geste, mais ces Indiens sont tellement heureux de nous donner cet argent que nous ne nous voyons pas refuser. Nous leur disons que tout est bon pour nous lorsqu’il nous demande si on veut plus d’argent !

Pour notre première nuit au Rajasthan, nous nous arrêtons dans le village de Harike. Nous demandons à des rangers où nous pouvons nous poser pour la nuit. Ils nous emmènent jusque dans la cour d’une « Rest House » où nous allons pouvoir dormir au calme et à l’abri.

Le lendemain, après le petit-déjeuner, nous allons voir le temple Gurudwara Nanaksar Sahib. À peine sortis d’Ookami, une famille nous interpelle, avec le sourire, pour une séance photo. Nous prenons 5 minutes pour eux et ils sont ravis ! Nous allons ensuite nous promener dans les petites allées de ce temple sikh très calme, situé sur les bords de la rivière Sutlej.

Après cette petite visite, nous reprenons la route pour trois bonnes heures. Sur la route, je vois un homme qui nous prend en photo. Il nous fait signe de nous arrêter. Allez, nous nous prenons au jeu et nous nous garons sur le bas-côté. Nous échangeons rapidement et prenons des photos avec lui et son fils. Mais nous n’avons pas le temps de repartir qu’un couple nous a rejoint pour une autre photo !!!

Le soir, nous avons dû pas mal tourner pour trouver un spot pour la nuit. Ici, les indiens utilisent le moindre mètre carré de terre pour la culture. Cela nous change de la Turquie !!! Nous trouvons quand même un petit coin, près d’une écluse, en pleine campagne indienne. Nous profitons d’être arrivés assez tôt pour travailler un peu.

Dimanche matin, après un petit-déjeuner pancakes, et un peu d’école pour Maïa, nous reprenons la route. Nous faisons un arrêt pour faire le plein d’eau et très rapidement beaucoup de locaux nous entourent.

Ensuite, nous partons à la recherche d’une banque pour retirer de l’argent, seules quelques banques acceptent les cartes Visa et MasterCard, il faut donc chercher un peu. Nous nous arrêtons dans un village où nous trouvons notre bonheur. On en profite pour déjeuner avec quelques pauses pour des selfies !

Nous profitons aussi d’être dans ce village pour changer nos essuie-glaces, car les derniers nous ont lâchés au Pakistan. L’occasion d’échanger avec les propriétaires qui nous offrent un chai et nous partagent des lieux à visiter. Et, évidemment, nous faisons une petite photo avant de partir.

Nous reprenons la route, puis vers 16 h, nous nous mettons en recherche d’un spot pour la nuit. Ce n’est vraiment pas évident de trouver un spot. En tout cas, dans cette région. Nous trouvons un village ou un champ sur chaque parcelle de terre. Nous pensions trouver plus de nature sauvage ici, mais non. On doit donc prendre les petites routes, avancer jusqu’à trouver le petit coin qui va nous accueillir. Nous trouvons un petit emplacement auprès d’un arbre et d’un étang. C’est parfait pour la nuit !

Nouvelle parenthèse : les arbres. Ici, en Inde, les arbres sont sacrés. Selon les croyances hindoues, l’arbre est un être sensible et conscient. Ils répondent ainsi à la règle des cycles de vie, des morts et des renaissances (Samsara). Connectés entre eux par une énergie inconnue, et, d’après le Purana, ils sont capables de ressentir des émotions comme la joie ou la tristesse.

Tous les arbres sont vénérés, car une divinité vit dans chacun d’eux. Mais le plus sacré de tous est le neem, habité par la déesse de la médecine Dhanvantari.

Par ailleurs, au pied des pipal, on trouve des offrandes et des icônes. Cet arbre est celui sous lequel Siddharta a connu l’Éveil et est devenu Bouddha. Pour les Hindous, c’est également dans cet arbre que le dieu Vishnou a élu domicile.

Les arbres sont donc précieux pour les hindous et, sur la route ou dans les rues, nous voyons souvent un arbre au milieu qu’il faut contourner. Mais aussi des branches ornées de fils rouges déposés en offrandes pour demander la protection du dieu.

Le lendemain, nous roulons jusqu’à Salasar où nous trouvons un chouette spot près d’un temple. On s’installe, on ouvre les tentes (quel plaisir de pouvoir profiter de notre Louvière et de notre Tannière), les enfants profitent de l’extérieur et nous travaillons pour notre petite entreprise.

Vers 17 h, le temple nous offre une petite ambiance musicale pendant deux bonnes heures. Le lendemain, réveil à 6 h en musique ! Pendant 2 heures nous y avons le droit !!! Après le petit-déjeuner, nous partons à la chasse à la… souris !!! Nous réussissons à la débusquer, mais elle s’enfuit aussitôt dehors. On croise les doigts pour qu’elle ne revienne pas !!! Nous décidons de rester sur ce spot pour la journée. On s’y sent vraiment bien !!! Nous avons quelques visiteurs, et des enfants viennent nous voir pour jouer au cerf-volant avec Liam.

Mercredi matin, nous allons à Salasar visiter le temple d’Hanuman, le dieu-singe et chef de l’armée des singes dans le Râmâyana. Nous n’avons malheureusement pas le droit de prendre de photos. Il y a beaucoup de personnes qui viennent déposer des offrandes à ce dieu de la sagesse et patron des lutteurs. Les Hindousites reconnaissence Hanuman pour son courage et sa force légendaire. L’intérieur du temple est magnifiquement orné d’or. Une femme nous offre des colliers de fleurs et je prends un selfie avec elle.

Après cette visite, nous reprenons la route pour Bikaner. Sur la route, nous nous faisons arrêter par la police pour… excès de vitesse !!! La bonne blague !!! On leur dit que ce n’est pas possible puisque nous étions derrière un camion et que nous ne roulons pas à plus de 70 km/h et que sur cette route limitée à 90 nous avions de la marge… Cela se termine en séance photo dans la joie et la bonne humeur !!!

Nous arrivons à Bikaner, qui se situe à l’ouest du Rajasthan, en fin de journée et nous nous posons près d’un parc dans un quartier résidentiel. Dans la soirée, nous devons repartir à la chasse à la souris ! Forcément, elle était revenue ! Recherche infructueuse… Deux hommes viennent nous voir pour nous aider. L’un d’eux nous apporte du poison. Mais nous n’avons pas le cœur d’en mettre.

Jeudi matin, après l’école, nous partons en tuck-tuck pour visiter la ville. Nous commençons par le Fort de Junagarh. Mais avant de rentrer, nous avons le droit à une séance photo avec des écolières (que nous croiserons de nouveau à l’intérieur). Toute cette foule impressionne beaucoup nos louveteaux !!!

Le Fort de Junagarh a été construit à la fin du 16e siècle sous le règne du maharaja Jai Singh. Il est entouré d’une imposante muraille rouge d’un kilomètre de longueur. À l’intérieur de ce Fort, nous trouvons plusieurs palais, pavillons et temples hindous ou jaïns. Nous traversons ainsi la salle Anup Mahal, magnifiquement décorée de dorures, de mosaïques de tuiles colorées et de miroirs.

Ensuite, nous découvrons le Badal Mahal, le palais des nuages, aux murs peints avec une fresque de nuages et de pluie et complétée de feuilles d’or. Nous traversons bien d’autres salles toutes richement décorées de dorures, de miroirs, de boiseries de santal et d’incrustations sur ivoire.

Par ailleurs, un immense hall de réception abrite des collections d’armes, des vieilles photos et des objets personnels du maharaja.

Après le Fort de Junagarh, nous allons visiter le temple jaïn Seth Bhandasar. Ce temple date du 12e siècle et est dédié à Sumatinatha, le 5e tirthankara. Selon la légende, 40 000 kg de ghee (du beurre clarifié) ont été utilisés dans la construction de ce temple au lieu de l’eau dans un mortier.

Il est juste magnifique avec ses belles peintures de feuilles, ses fresques et ses miroirs ornés.

Sur les murs, il y a des illustrations illustrant la vie des 24 tirthankaras, les maîtres jaïns.

J’ouvre une nouvelle parenthèse sur le jaïnisme. Je vais essayer de résumer, mais c’est une religion assez complexe. Le jaïnisme a été créé au 6e siècle avant J.-C. afin de s’opposer au système de caste défendu par l’hindouisme, système qui provoquait des effets négatifs sur les gens. Je vous partage les cinq vœux jaïns : la non-violence (les jaïns s’engagent à ne commettre aucun acte de violence envers ceux qui ont une âme : Hommes, animaux et végétaux); la sincérité (être libre de tout mensonge) ; l’honnêteté (ils refusent de prendre ce qui ne leur est pas donné) ; la chasteté (les moines et nonnes y sont tenus, les fidèles sont tenus à la fidélité conjugale) ; la pauvreté (non-attachement aux choses du monde).

En sortant du temple, nous entendons un chiot pleurer. Il est tombé dans un caniveau. Yannick va vite le sortir de là. Ce petit être va vite rejoindre sa fratrie et sa maman pour une tétée réconfort.

Au détour d’une petite rue, nous croisons un homme qui nous invite à voir sa fabrique de pâtisseries. Il nous propose de déguster quelques-uns de ces produits. Nous découvrons ainsi les gourmandises indiennes avec plaisir.

Avant de rentrer, nous décidons de nous arrêter dans un café pour une pause douceur au calme. Cette pause nous fait beaucoup de bien après une promenade très bruyante en raison de la circulation et des klaxons qui sonnent en permanence.

En arrivant à Ookami, nous voyons des femmes chanter dans le parc. Nous allons donc les voir et nous partageons un chouette moment musical.

Pour le dîner, nous décidons de nous faire livrer des pizzas. Cela fait plusieurs mois que les enfants nous disent que cela leur manque. Grâce à l’aide d’un habitant du quartier, la livraison se fait facilement. Nous faisons trois petits heureux avant de quitter Bikaner le lendemain pour poursuivre notre route et continuons à vadrouiller au Rajasthan.