On veut une pause !!!

Nous avons donc quitté Sukkur et retrouvé notre liberté. Mais trois heures de sommeil, ça pique un peu. Nous décidons donc de rouler une petite heure, histoire de sortir de la ville et de commencer à prendre l’autoroute en direction de Lahore.

Nous nous arrêtons, exténués, sur une aire de repos. Sur place quatre jeunes hommes nous accueillent, super souriants. Il fait très lourd. Ils nous invitent alors à nous installer dans une salle équipée d’un grand ventilateur au plafond. Nous savourons cette pause qui nous permet de récupérer. Nous ne sommes pas très vifs, on lâche prise. Ainsi, nous prenons le temps de lire, de jouer au tavla, de savourer un chai latte. Le soir, un homme nous offre même notre repas.

Le lendemain, nous reprenons la route pour faire une visite touristique : le tombeau de Bibi Jawindi. Nous sommes près de Uch Sharif, dans le Penjab. Uch est une ville importante, car elle a été fondée par Alexandre le Grand.

Ce tombeau est inscrit sur la liste indicative des sites du patrimoine de l’UNESCO. C’est le prince iranien Muhammad Dilshad de Khorasan qui l’a construit en 1493, en mémoire de Bibi Jawindi. Elle était l’arrière-petite-fille de Jahaniyan Jahangasht, un célèbre saint soufi, connu pour son mysticisme et sa religiosité. Le grand saint a beaucoup voyagé, ce qui lui a valu le titre de « Jahaniyan Jahangasht » signifiant celui qui erre dans le monde entier.

Le tombeau est construit en briques cuites sur une base octogonale avec des tourelles à chaque coin de l’octogone. Un dôme unique a été élevé au-dessus d’un tambour octogonal plus petit avec des fenêtres cintrées.

L’extérieur du bâtiment comporte trois niveaux, celui du haut soutenant le dôme, tandis que l’intérieur est circulaire en raison d’épais murs inclinés s’élevant sur deux étages.

L’intérieur et l’extérieur du bâtiment, nous pouvons voir de riches décorations avec des écritures islamiques, du bois sculpté et des mosaïques de couleurs bleu vif et blanc émaillées.

Malheureusement, au cours des derniers siècles, le tombeau de Bibi Jawindi a beaucoup souffert. Tout d’abord, en raison des conditions environnementales, mais aussi lors des inondations torrentielles de 1817. Même la moitié de la structure a été emportée. Actuellement, seule la moitié restante de la structure est encore debout, mais elle est étayée.

Sur place, nous voyons des hommes s’affairer à la conservation et à la réhabilitation des lieux. Cependant, en raison de l’infiltration de sel, de l’humidité et de l’érosion, les monuments du complexe continuent de se désagréger. De plus, des techniques de réparation inappropriées ont encore plus endommagé le complexe et menacent de faire effondrer la structure.

Après cette chouette visite, nous reprenons la route pour aller nous offrir quelques jours de pause ! Eh oui, car après une semaine d’escorte intense, nos corps nous rappellent que nous devons penser à nous et ralentir.

Pour ce faire, nous avons contacté Zeeshan, un médecin qui, très généreusement, nous met à disposition sa maison en pleine campagne pakistanaise. Il nous donne rendez-vous à une station-service puis à le suivre jusqu’à destination. Après 30 minutes de route, nous arrivons à destination.

Nous faisons le tour du propriétaire avec Zeeshan, et il nous laisse, seuls. Nous sommes alors « chez nous » pour les trois jours à venir. Sur place, deux hommes sont présents pour travailler sur le domaine et répondre à nos besoins si nous en avons.

Nous prenons nos marques. Nos louveteaux s’installent très rapidement et savourent cette pause dans une maison. Pour cette première demi-journée, nous décidons de prendre notre temps. Ainsi, nous lisons, les enfants jouent, nous mettons quelques affaires personnelles à l’intérieur pour passer cette première nuit.

En fin d’après-midi, les deux hommes nous préparent un coin dans le jardin avec du bois et des fauteuils pour que nous puissions faire un feu de camp. Nous préparons donc le dîner que nous allons prendre autour du feu. Et nous sortons les marshmallows. Nous passons une superbe soirée autour du feu en mangeant les marshmallows et en lisant des histoires. Nous avons de beaux souvenirs qui remontent de notre hiver sur notre plage à Mavikent !

Le lendemain, c’est le jour du grand ménage. Nous profitons d’être posés et dans une maison pour vider complètement Ookami. C’est le grand ménage… d’automne ! Nous enlevons tout, absolument tout, et nous en profitons aussi pour faire du tri.

Dans l’après-midi, Zeeshan vient nous rendre visite. Il a une chaîne YouTube et souhaite nous interviewer. Nous acceptons avec plaisir, et c’est Yannick qui s’y met. Le tout en anglais avec des passages traduit en urdu pour ses followers pakistanais. C’est un chouette moment. Je vous mets ici le lien pour visionner ce petit reportage.

Yannick profite aussi de cette journée de pause pour faire quelques réparations sur Ookami : retendre la courroie d’alternateur qui couine depuis (trop) longtemps !

Le soir tombe vite, et nous avons du mal à finir de tout ranger. Ce n’est pas grave. Nous restons ici encore demain, nous avons donc du temps devant nous. Nous passons une douce soirée dans la maison. Cela fait du bien de prendre le temps de faire les choses.

Vendredi, c’est notre dernière journée ici. Nous profitons de la journée pour… ne rien faire. Enfin si, nous finissons quand même de ranger Ookami, nous prenons une bonne douche, et nous profitons des uns et des autres. Ces quelques jours ont aussi été l’occasion de rattraper le retard de l’école ! Nous passons la soirée dans la maison, au frais (on a de grands ventilateurs au plafond) et devant un film.

Samedi matin, après ces trois jours de pause, nous reprenons la route en direction de Shekhupura, chez Hussain.

Sur la route, nous nous arrêtons pour le déjeuner dans le petit village de Khanewal. Nous nous garons près d’un endroit où une femme prépare des rotis, nom du pain cuit dans un four de type tandor, ici au Pakistan. Nous nous installons et elle nous sert deux petits bols avec du dahl dans l’un et des petits légumes dans l’autre. C’est bon, mais c’est super épicé… Enfin, super, le mot est faible. Moi et les enfants sommes incapables de manger. Les rotis sont parfaits pour ce déjeuner !

Nous arrivons chez Hussain en fin d’après-midi. Il nous accueille très chaleureusement. Hussain, c’est l’homme qui nous a permis d’obtenir nos visas. En effet, pour pouvoir entrer au Pakistan, nous devons avoir une lettre d’invitation. Et c’est Hussain qui nous invite pour ce mois. Nous passons la soirée avec lui et dînons ensemble. Sa femme passe nous dire bonjour en compagnie de leur fille. Nous parlons beaucoup du Pakistan, des voyageurs qu’il a rencontrés, de notre voyage et surtout de la suite.

Dimanche, nous restons chez Hussain. Il prend le temps de nous aider à faire notre itinéraire vers le nord du Pakistan (on vous raconte tout dans le prochain article). Et nous donne la marche à suivre pour obtenir nos visas pour l’Inde. Par ailleurs, nous lui parlons de l’après-Inde. Et là aussi, il nous donne plein d’informations qui vont nous aider à nous organiser.

Lundi matin, nous reprenons la route vers le nord du Pakistan. Avant de commencer notre itinéraire dans les montagnes, nous nous arrêtons sur notre premier spot nature, près du lac Khanpur. C’est chouette d’enfin pouvoir ouvrir les tentes et d’être entourés d’arbres et de buissons. Nous passons une très belle nuit, bien qu’un peu fraîche.

Nous quittons notre spot après une session d’école. Direction la N35… Mais quelle est cette route ? Rendez-vous donc dans quelques jours pour la découvrir !