Nous avons donc quitté la jolie Boukhara pour rejoindre la ville de Khiva. En chemin, nous passons à côté de grands champs de coton.
La culture du coton en Ouzbékistan a pris son essor pendant l’ère soviétique. À l’époque, le pays faisait partie de l’Union soviétique et était fortement encouragé à cultiver du coton pour répondre à la demande de l’industrie textile de l’URSS. Cela a conduit à une expansion massive de la culture du coton à travers le pays.
Cependant, cette culture intensive du coton a eu des conséquences dramatiques, notamment sur l’environnement. Pour irriguer les champs de coton dans cette région aride, de vastes quantités d’eau ont été détournées des fleuves Amou-Daria et Syr-Daria, ce qui a contribué à l’assèchement de la mer d’Aral. Cette catastrophe écologique est l’une des conséquences les plus tristement célèbres de la culture du coton en Ouzbékistan. (Je t’en reparlerai dans un prochain article)
Nous arrivons à Khiva en fin de matinée. Et nous nous posons pour deux nuits au pied de la forteresse pour prendre le temps de découvrir la ville.
Et c’est parti ! Nous partons découvrir la vieille citadelle Ko’hna Ark. L’entrée du Ko’hna Ark est marquée par un portail imposant, orné de carreaux de céramique bleue typique de l’architecture ouzbèke.
Mais avant d’aller trop loin, il nous faut remplir nos estomac. Nous trouvons un chouette restaurant et profitons de la jolie vue que nous offre la terrasse.
Ensuite, nous partons à la découverte de la vieille ville fortifiée de Khiva, Itchan Kala.
Nous visitons d’abord la Mohammed Rakhim Khan Madrassah. Nous profitons des expositions sur l’histoire de Khiva et de ses khans. Elle abrite des objets liés à la vie et à l’héritage de Mohammed Rakhim Khan II, ainsi que des collections sur la culture et l’histoire de Khiva. L’intérieur de la madrasa donne également un aperçu de ce à quoi ressemblait la vie étudiante à l’époque, avec des cellules d’étudiants reconstituées et des explications sur le rôle des madrasas dans la société islamique.
Ensuite, nous allons au Tash Khauli Palace. Le nom « Tash Khauli » signifie littéralement « Palais de Pierre » en ouzbek, bien que la structure soit en fait principalement en brique.
Le Tash Khauli Palace a été construit entre 1830 et 1838 sous le règne du khan Alla Kuli Khan, l’un des khans les plus puissants de Khiva. Il voulait remplacer l’ancien palais Ko’hna Ark, devenu trop exigu et inadapté à ses besoins. Le Tash Khauli a été conçu comme un palais royal moderne, combinant des éléments d’architecture résidentielle, administrative et religieuse.
Alla Kuli Khan voulait que ce palais soit un lieu de pouvoir impressionnant et un témoignage de la richesse et de la grandeur de son règne. Il a donc fait appel à des artisans locaux et étrangers pour créer un palais exceptionnel, décoré de carreaux de céramique, de stucs et de bois sculpté.
Nous prenons le temps de nous promener dans les différentes cours du palais, admirer les magnifiques carreaux de céramique et découvrir comment vivaient les khans et leurs familles.
Nous en apprenons également plus sur les coutumes et les traditions des khans dans les différentes salles et découvrons les objets historiques exposés dans le palais.
Comme à notre habitude, nous nous offrons une pause gourmande dans un petit salon de thé. Un petit café, quelques pâtisseries locales. Juste parfait !
Nous nous lançons ensuite dans la visite de la mosquée Juma. Nous y découvrons ses 213 colonnes en bois sculpté, qui soutiennent un toit plat. Chacune de ces colonnes est unique, avec des motifs sculptés complexes et différents styles de décoration. Certaines colonnes sont vieilles de plusieurs siècles, tandis que d’autres sont plus récentes. Les colonnes les plus anciennes datent probablement du 10ème siècle, tandis que les plus récentes datent du 18ème siècle. Elle est vraiment superbe et nous fait penser à la Mesquita de Cordoue, en Espagne.
Nous terminons cette journée de visite par la Qozi Kalon Madrassah. C’était un lieu d’apprentissage religieux, où des étudiants venaient étudier le Coran, la jurisprudence islamique et d’autres sciences islamiques. Aujourd’hui, la Qozi Kalon Madrassah a été transformée en musée consacré à la riche tradition musicale de l’Ouzbékistan et de la région de Khorezm. Ainsi, nous y découvrons des instruments de musique traditionnels, mais aussi les différents styles musicaux de la région.
Après cette grosse journée de visite, nous allons dîner dans un restaurant qui propose quelques plats végétariens. La soirée se passe en douceur avec une petite animation de la part des serveurs qui semblent faire une démonstration de danse traditionnelle un peu théâtralisée.
Après une nuit calme au pied de la vieille ville de Khiva, nous partons errer dans la cité. Nous n’avons pas vraiment d’objectif pour cette journée (enfin, si mais je te la partage dans quelques lignes). Nous nous baladons ainsi dans les petites rues d’Itchan Kala. Le cadre est vraiment joli, mais il y a des petits marchands de vêtements et autres souvenirs partout dans les ruelles. D’ailleurs, il y en a même dans les différentes madrassahs. Cette quantité de marchands n’est pas très agréable.
En fin d’après-midi, nous arrivons à notre objectif de la journée : un petit spectacle d’équilibrisme. Nous avons entendu parler de cette prestation lorsque nous avons vu l’épisode de l’émission « Échappée Belle » dédiée à l’Ouzbékistan.
L’art de l’équilibrisme est une forme de spectacle traditionnel que l’on peut encore voir dans des villes comme Khiva.
Notre spectacle du jour est de la marche sur corde. Cette pratique, connue sous le nom de « darboz » en ouzbek, fait partie des traditions de spectacles itinérants. Les arts du cirque étaient souvent présents lors des échanges commerciaux sur la route de la soie.
Nos artistes sont deux hommes (deux frères) qui sont vêtus de costumes traditionnels. Ils marchent sur une corde tendue à environ 8 mètres de hauteur. Ils tiennent dans leurs mains un long bâton pour maintenir leur équilibre. Seuls, en équilibre l’un sur l’autre, les yeux bandés. Et puis, le clou du spectacle. Le fils de l’un des artistes, âgés de 4 ans, participe à son tour. Les deux frères sont en équilibre l’un sur l’autre et le petit garçon s’installe à son tour debout sur les épaules des adultes.
Ce spectacle est une chouette découverte que nous avons tous les cinq beaucoup aimé ! Après cette prestation, nous allons finir la soirée dans un restaurant pour clôturer cette journée.
Nous quittons Khiva le lendemain en début d’après-midi. Direction le nord ouest du pays !