Nous avons quitté Hovd pour prendre la direction de Olgii. Ce n’est pas par hasard que nous allons dans cette ville. En effet, dans quelques jours va avoir lieu le festival de Naadam. Une fête nationale qui va nous réserver de belles découvertes !
Nous nous arrêtons en chemin au milieu de la steppe pour passer deux nuits. Et nous avons la surprise de rencontrer un homme avec un aigle. Yannick savoure pleinement cette rencontre !!!
Il faut savoir que la fauconnerie est une pratique millénaire en Mongolie, particulièrement dans l’ouest du pays, où les Kazakhs, une minorité ethnique en Mongolie, sont célèbres pour leur tradition de chasse à l’aigle. Cette tradition remonte ainsi à plusieurs milliers d’années et est une partie intégrante de la culture nomade de la région.
L’aigle royal est l’oiseau de prédilection pour la chasse. Cet oiseau majestueux, connu pour sa force, sa vue perçante et sa capacité à chasser de grands animaux, est respecté et vénéré. Les chasseurs capturent les aigles jeunes, souvent à l’âge de quatre ans, et les entraînent. L’entraînement des aigles est un processus complexe et minutieux qui nécessite une grande patience et une compréhension profonde de l’oiseau. Les chasseurs, appelés « berkutchis » ou « eagle hunters », passent alors des mois à former leurs aigles, en les habituant à leur présence et en leur apprenant à chasser sur commande.
La relation entre le chasseur et son aigle est ainsi basée sur la confiance et le respect mutuels. Les aigles ne sont pas simplement des outils de chasse ; ils sont considérés comme des partenaires et des membres de la famille. Après environ dix ans de service, les aigles sont alors généralement relâchés dans la nature pour vivre le reste de leur vie en liberté.
Les aigles représentent la force, la liberté et la noblesse. Ils sont des symboles puissants dans la culture kazakhe et mongole. La pratique de la fauconnerie est non seulement une activité de subsistance, mais aussi un art et une tradition qui préservent les valeurs et les compétences ancestrales.
Nous quittons notre spot dans l’après-midi. Sur la route pour Olgii, nous longeons le lac Tolbo qui nous offre de très belles vues. Et puis, au pied des collines, nous voyons des cavaliers qui ont l’air de s’entraîner.
À Olgii, nous nous occupons de la logistique : plein d’eau, de gaz, d’épicerie et nous faisons du change : nous sommes maintenant détenteurs de roubles !
Nous retrouvons aussi nos amis malaisiens qui se sont posés dans la cour d’une des mosquées de la ville.
Nous décidons de nous rapprocher du stade d’Olgii où devrait se dérouler le Naadam, la fête nationale mongole. Et nous avons bien fait. Nous avions vu sur différents sites que les festivités commençaient le 11 juillet, mais ici, cela se passe avec une journée d’avance.
Le Naadam, également connu sous le nom de « eriin gurvan naadam » (les trois jeux virils), est une fête nationale mongole qui célèbre les trois sports traditionnels : la lutte mongole, les courses de chevaux et le tir à l’arc. C’est un événement culturel majeur qui combine des compétitions sportives avec des célébrations culturelles et historiques.
Les origines du Naadam remontent à des milliers d’années, aux traditions nomades des peuples des steppes mongoles. Les compétitions étaient à l’origine des moyens de préparer les guerriers pour la guerre. Le festival rend également hommage à Genghis Khan et aux guerriers mongols qui ont établi l’un des plus grands empires du monde au XIIIe siècle.
Le Naadam a été officiellement déclaré fête nationale de la Mongolie en 1921, après la révolution mongole qui a conduit à l’indépendance vis-à-vis de la Chine.
Pendant les festivités à Olgii, nous avons pu profiter de deux des trois jeux virils :
La lutte mongole (Bökh) qui est le sport le plus prestigieux du Naadam. Les lutteurs s’affrontent dans des compétitions éliminatoires jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul vainqueur.
Il n’y a pas de catégories de poids ni de limites de temps. Le but est de forcer l’adversaire à toucher le sol avec une partie quelconque du corps autre que les pieds.
Les lutteurs portent des costumes traditionnels comprenant une veste appelée « zodog » et des shorts appelés « shuudag ». Et avec les températures fraîches, ils n’ont pas dû avoir très chaud !
Ces affrontements ont lieu dans le stade de la ville. C’est drôle parce que l’ambiance est à la fois très calme, mais aussi très enjouée lorsque les lutteurs réussissent une prise.
Les courses de chevaux (Morin Khuur) sont un élément clé du Naadam, mettant en avant l’habileté des jeunes cavaliers et la résistance des chevaux mongols. Les courses se déroulent sur des distances allant de 15 à 30 kilomètres, selon l’âge des chevaux. Les cavaliers sont souvent des enfants âgés de 5 à 13 ans, car leur poids léger est un avantage pour les courses.
Pour ces courses, nous nous rendons à l’extérieur de la ville. Nous nous garons au pied des colline où, la veille, nous avions vu les cavaliers. Nous sommes sur la ligne d’arrivée et pouvons voir les tous jeunes cavaliers arriver au galop sur leur chevaux.
Parmi les trois jeux virils, il y a aussi le tir à l’arc (Khalkh Nur). C’est un autre sport traditionnel du Naadam, où les archers tirent sur des cibles placées à des distances spécifiques. Les compétitions se déroulent pour les hommes et les femmes, avec des distances de tir variant entre 60 et 75 mètres pour les hommes et 50 à 60 mètres pour les femmes. Les archers portent des costumes traditionnels et utilisent des arcs en bois et des flèches en os ou en métal.
Malheureusement, nous n’avons pas pu assister à cette discipline. En effet, au moment où nous revenons au stade, c’est à la remise des prix que nous assistons. Nous pensons que le tir à l’arc a eu lieu en même temps que les courses à chevaux … Nous sommes un peu déçus, car nous étions vraiment impatients de voir les archers œuvrer. Tant pis !
Nous retournons ensuite à Ookami. La pluie s’est invitée, avec le vent, et nous commençons à avoir froid. Nous décidons de rester à proximité du stade pour la nuit. Comme nous ne savons pas trop comment se déroule l’évènement, nous ne voudrions pas manquer d’autres représentations.
Pendant la soirée, une mega fête a lieu dans le stade. La musique à fond, digne de nos boîtes de nuit françaises ! La nuit est très ambiancée !
Entre temps, nous avons appris la fermeture de la frontière entre la Mongolie et la Russie du 9 au 15 juillet inclus en raison du Naadam. Par de chance pour nous, notre visa russe commence le 15 juillet et l’ambassade nous a donné 5 jours pour le transit (nous ne pensions en avoir que 3). Nous perdons donc une journée…
En attendant, nous revenons à la mosquée auprès de nos amis. Nous mettons notre week-end à profit pour travailler et nous préparer à la traversée de la frontière et aux kilomètres qui nous attendent. Nos amis de Singapour nous rejoignent aussi. Nous allons donc traverser la frontière tous ensemble !