Nous avons quitté Olgii et sommes arrivés à la frontière entre la Mongolie et la Russie vers 16h30. Et comme prévu, la frontière est fermée et il y a une longue queue. Nous sommes le 85e véhicule … Il va nous falloir de la patience. Je t’avoue que nous sommes bien contents d’avoir notre maison avec nous !!! Et derrière nous, au fil du temps la queue s’allonge vraiment beaucoup.

Nous vaquons à nos occupations et prenons le temps de dîner. La nuit est vraiment calme.

Mardi matin, la frontière ouvre à 9h00. Et ce n’est qu’à 11h30 que nous entrons dans l’enceinte du poste frontière. Notre sortie et celle d’Ookami se fait rapidement et à 12h00, nous sortons de la Mongolie.

Nous parcourons ensuite une vingtaine de kilomètres pour atteindre la frontière russe. Enfin, la queue qui précède le poste frontière… Il y a plus d’une centaine de véhicules devant nous ! On ne sait pas d’où venaient ces véhicules supplémentaires … Un vrai mystère !

Il est 12h30, nous nous mettons à table. Et nous passons l’après-midi à nous occuper : travail, lecture, ukulélé, jeux, crochet, film… Je suis assez surprise de ne pas entendre mes louveteaux me dire qu’ils s’ennuient.

Et c’est au bout de 6h d’attente que nous entrons dans l’enceinte du poste frontière russe (il est 18h30).

Nous passons d’abord à l’immigration pour notre entrée physique. Nous essayons de négocier une journée de plus puisque la frontière était fermée la veille. Mais il n’y a rien à faire. Le douanier est intransigeant et nous avance le fait que les Kazaks font la route en une journée (mais nous n’empruntons pas la même route !). Nous n’aurons donc que 4 jours pour traverser (et encore seulement 3, car il est déjà tard). Je rappelle que l’ambassade russe nous avait donnés 5 jours pour traverser de la Mongolie au Kazakhstan. Et nous devions entrer le 15 juillet.

Après avoir eu nos coups de tampons dans nos passeports, nous passons ensuite à l’entrée d’Ookami. Yannick commence à remplir les papiers pendant que je retourne au camion avec les enfants. Un douanier vient pour inspecter Ookami. Il souhaite voir à l’intérieur. Je lui répond qu’il peut entrer, mais je lui demande d’enlever ses chaussures. Finalement, il ne fait que jetter un rapide coup d’oeil. Il me demande également d’ouvrir l’arrière du camion et d’enlever une caisse (trop lourde pour moi). Je lui dit que je vais chercher Yannick qui va avoir plus de forces. Nous inversons donc les rôles. Je fais la queue pour faire valider les papiers et Yannick va voir le douanier. Et pour la première fois depuis le début de notre aventure, Yannick se voit ouvrir les tentes ! Les deux !!!

De mon côté, j’accède enfin à l’officier qui prend les documents d’Ookami et … me les rend en me disant de revenir le lendemain pour avoir un tampon !!! Il est déjà 19h30 et je crois que les agents sont fatigués de leur journée !

Nous allons voir un officier pour lui demander comment cela se passe pour nous. Il nous explique que nous devons sortir de l’enceinte du poste frontière, mais que Ookami doit rester ici. Nous essayons de négocier pour pouvoir rester dans Ookami. Réponse négative !

Il nous faut donc trouver une solution pour la nuit. Mais nous sommes dans un tout petit village avec un hôtel et un hostel, mais ils sont pleins. (Nous sommes plus d’une cinquantaine dans cette situation).

Nous retournons voir l’officier qui est à l’entrée. On voit bien qu’il est embêté et qu’il aimerait nous aider. Il aurait même été d’accord pour que nous sortions Ookami de l’enceinte du poste pour le garer juste devant. Mais une voiture est garée juste derrière nous, nous empêchant de bouger… Il accepte quand même que nous allions dans Ookami pour récupérer de la nourriture et des couvertures.

L’avantage danc cette situation, c’est que nous sommes pas seuls. Nos amis Singapouriens et Malaisiens sont là aussi. Et nous faisons la connaissance de Cyrus et Lamb, deux jeunes Hong-Kongais qui voyagent en 4×4. Nous rencontrons également deux turcs qui voyagent à motos et dont l’objectif est d’atteindre la Mongolie. Un peu de patience et leur objectif sera atteint !

Par le plus grand des hasards, nous rencontrons deux personnes à moto qui nous dirigent vers une yourte. 10 adultes, 4 enfants couchés à l’arrache. Les enfants partagent le même lit. Ritesh et Nisha (nos amis Sinparouriens) ont un tout petit lit, ainsi que Aisha et moi. Kader trouve refuge sur un petit canapé. Et Yannick, Sadiq, Cyrus et Lamb dorment par terre. La nuit a été … comment dire … pas terrible terrible !!! Mais nous étions à l’abri du vent et de la pluie.

Le lendemain matin, je retourne (avec Cyrus, Ritesh et Kader) au poste frontière (qui ouvre à 9h00) pour aller chercher Ookami. Évidemment, nous ne sommes pas seuls. Et à l’ouverture des grilles c’est la bousculade. Mais les officiers russes ne se laissent pas faire et calment le jeu rapidement. Vérification de nos passeports et le premier qui tente de passer à côté se fait remonter les bretelles !

Je me dirige vers le petit bureau où j’étais la veille, mais je suis redirigée vers un bâtiment plus grand. Je patiente avec nos amis. Il fait froid et il commence à pleuvoir. C’est Kader qui passe en premier. Il part pour ce qui nous paraît être une éternité. Nous nous amusons à imaginer ce qui peut se passer. Nous avons entendu dire que des interviews étaient faites nous posant des questions sur notre vie, nos études, notre travail, mais aussi parfois des questions plus politiques comme sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine. On se prépare …

Après une trentaine de minutes (bon, en vrai ce n’était pas si long), Kader revient avec l’officier. Tout à l’air d’aller bien. À 9h50, c’est à mon tour. En fait, je m’aperçois qu’aucune information sur Ookami n’a été enregistrée la veille. L’officier, très sympathique me fait remplir un formulaire et rentre toutes les données dans son ordinateur. Nous sortons pour qu’il voit Ookami et c’est tout bon, j’ai mon petit papier. Il est 10h30 et je sors du poste frontière !

Je vais chercher Yannick et les enfants à la yourte. Nous disons au-revoir à nos amis et nous prenons la route sans tarder !!! En effet, nous sommes le 17 juillet et dans deux jours, nous devons être sortis ! Nous avons un peu plus de 1000km à parcourir et notre Ookami ne roule pas à plus de 80km/h. Nous voilà donc parti pour une très longue journée de route !

Ainsi, nous traversons l’Altaï et les paysages sont absolument magnifiques ! Nous voyons des montagnes, des forêts, nous longeons la rivière Reka Chuya. Nous sommes un peu frustrés de ne pas avoir le temps d’en profiter. Je crois que sur la route, nous avons dû nous dire au moins 20 fois que nous nous poserions bien une nuit pour profiter de cette nature ! Malgré la pluie qui ne cesse de tomber, nous profitons pleinement de ces paysages.

Pour la nuit, nous nous arrêtons dans le petit village de Shebalinskiy. Après 6 heures de route, la fatigue commence à se faire sentir !

Le lendemain, nous reprenons la route dès 6h30. Les paysages changent, deviennent plus plats. Nous atteignons Barnaoul vers 12h30. Nous sommes en environs au 2/3 de notre périple en Russie mais les ventres crient famine. Petite pause repas, qui permet de prendre un temps au calme, avant de repartir !

We did it !!!
Après 17h de route pour parcourir 1056km, nous arrivons à la frontière, avec en plus une journée d’avance ! Nous sommes épuisés mais contents ! Et alors, tout se passe très vite. Nous pensions dormir à la frontière et passer le lendemain, mais l’officier nous invite à entrer. Ok…

La sortie de la Russie est assez austère. Pas de sourire, pas de mot sympa… Nous sortons en 20 minutes.

Nous nous dirigeons au poste frontière du Kazakhstan où les officiers nous accueillent merveilleusement bien. Tout se passe super bien avec des douaniers très sympathiques et souriants. Et au bout de 15 minutes, nous faisons nos premiers kilomètres sur les routes kazakhes…