Nous avons donc quitté Tabriz pour nous diriger vers la mer Caspienne puis à la ville de Kashan. En chemin, nous pouvons admirer notre premier coucher de soleil iranien ! Nous croisons également nos premiers dromadaires, un chameau et un magnifique ciel étoilé ! Après 4h30 de route, nous trouvons un spot pour nous arrêter pour la nuit.

Le lendemain nous reprenons la route et commençons par les 4 km de pistes. C’est Maïa qui prend le volant. Nous traversons un petit village aux maisons en terre et elle fait son premier passage technique. C’est ensuite au tour de Liam de prendre le volant et il fait lui aussi son premier passage technique. Yannick finit la piste avec beaucoup de plaisir.

Direction la mer Caspienne. Nous traversons la chaîne de montagnes de l’Alborz. Elle s’étend de la frontière avec l’Arménie jusqu’aux portes du Turkménistan, en passant par le sud-est de l’Azerbaïdjan et les bords de la mer Caspienne. La route est longue, sinueuse et en mauvais état. Cela fait remonter quelques souvenirs du Maroc lorsque nous avions traversé l’Atlas. Nous y découvrons de belles forêts !

Mais cette route est sinueuse, cahoteuse et avec beaucoup de camions, ce qui nous a fait perdre un temps phénoménal. Au lieu des 3h30 prévu par le GPS, et même si nous savons que nous pouvons rajouter environ 1h, nous avons mis 6h30 pour faire le trajet jusqu’à la mer Caspienne. Nous sommes fatigués, nous décidons de nous arrêter un peu à l’arrache pour la nuit à Bandar-e-Anzali. Samedi matin, nous profitons de la plage, de mettre les pieds dans la mer pendant que Yannick travaille. Les enfants jouent dans le sable sur les bords de cette mer, enfin de ce lac géant, où nous ne pensions pas un jour aller ! Nous reprenons ensuite la route vers le sud et la ville de Qazvin. Mais nous n’avons pas envie de rouler très longtemps.

Nous décidons donc de nous arrêter sur un spot sur les bords d’un lac de barrage, et c’est Luna qui prend le volant pour parcourir la piste. Mais il y a un vent de malade ! Nous restons à l’abri dans Ookami, mais la tentation de se confronter à cet élément est trop forte. Les enfants partent alors jouer près du lac et Yannick les rejoint. Ils reviennent tous les 4 morts de rire… Yannick et Liam ont les pieds et les jambes pleines de boue ! Ils se sont tous les deux enfoncés dedans en s’approchant trop près du lac ! Cela nous a valu un bon fou rire !!!

Avec ce vent, nous ne pouvons pas ouvrir les tentes (sauf si nous voulons nous envoler comme dans le dessin animé « Là-haut » !) Nous nous couchons donc dans Ookami et vers 21h, le vent s’arrête totalement… Dimanche matin, après un petit-déjeuner pancakes, nous reprenons la route jusqu’à notre prochain spot.

Nous voulons nous arrêter près de Qazvin. Yannick a repéré un spot proche de la ville, en pleine nature. Nous arrivons au pied d’une piste qui grimpe. Les premiers mètres se font sans difficulté avec le mode 4×4. Mais une épingle sur la gauche, dont le revêtement a été refait pour du bitume, nous empêche d’aller plus loin. On connaît les limites d’Ookami et sa puissance limitée ne nous permet pas tout. Tant pis, nous faisons demi-tour. On regarde le long de la route, mais on ne trouve aucun spot pour la nuit… Nous finissons donc par nous rabattre sur le parking d’un parc de Qazvin. Voyons le positif : on peut faire le plein d’eau.

On essaie de bosser, mais depuis hier, les VPN ne fonctionnent pas, ce qui nous limite énormément. Nous n’avons accès qu’à nos mails, quelques sites internet, mais pas de réseaux sociaux, ni notre blog… Il faut savoir qu’avec la situation actuelle, le gouvernement iranien a décidé de couper le réseau de 16h00 à 00h00, et de limiter fortement l’accès à Instagram et WhatsApp. Pourquoi ? Parce qu’ils veulent empêcher les manifestants de se coordonner. Bref, c’est compliqué ! Nous allons donc nous balader dans le parc. Un chouette moment tous les 5 !

Le lendemain matin, après une petite séance école, nous reprenons la route. Mais aujourd’hui, notre Ookami est malade !!! Il a commencé à faire des à-coups et la puissance était vraiment faible. Nous n’arrivons à atteindre les 50km/h que difficilement et seulement en passant la 4e… Nous pensons à plusieurs choses : le carburant, l’arrivée d’air, le turbo… On ne sait pas trop… Yannick envoie des messages à notre ami et l’ange gardien d’Ookami, Lionel, ainsi qu’à notre ami Marc.

La route a été très longue, mais nous avons réussi à avancer tout doucement. Pour la nuit, nous avons trouvé un spot au milieu de dunes. Un chouette lieu où les enfants peuvent jouer pendant que Yannick fait un check-up de notre Ookami.

Le lendemain, après une petite heure d’école, nous reprenons la route. Les premiers kilomètres sont compliqués : Ookami roule toujours au ralenti… Heureusement, nous sommes en contact avec notre ami Marc qui nous apporte LA solution. Nous nous arrêtons alors sur le bord de la route pour vider le filtre à gasoil. Il était plein de saletés qui nous empêchaient d’avancer. Une fois rempli, Ookami a retrouvé la forme !!! Merci Marc !

Nous arrivons ainsi à Kashan pour visiter la ville quand un Iranien s’arrête devant nous avec sa voiture et vient nous voir. Il nous dit que sa fille apprend le français à l’université et qu’il serait heureux de nous avoir chez lui.

Nous faisons ainsi la connaissance de Hossein, de sa femme Maryam et leur fille Hanieh. Nous discutons, et le fait qu’Hanieh sache parler français nous facilite les échanges. Ainsi, nous parlons longuement autour d’un çay et d’un gâteau. Ils nous posent beaucoup de questions sur notre vie de voyageurs, nos premières impressions sur l’Iran et si pour nous la vie ici est facile. Nous lui expliquons que nous apprécions beaucoup ce pays et surtout ces habitants. Nous lui confions juste le point négatif pour nous : faire le plein de diesel.

En effet, en Iran, seuls les camions utilisent le diesel pour rouler. Les voitures et petits utilitaires roulent à l’essence ou au GPL. Pour faire le plein, les camionneurs possèdent une carte spéciale. Sans cette carte, pas de diesel. Par conséquent, pour faire le plein, nous devons faire appel à ces hommes ou au responsable des stations-service. Il y a alors trois cas de figure :

  • Soit le camionneur nous offre généreusement le plein ;
  • Soit le responsable nous fait payer le tarif « touriste » (600 000 rials, environ 1 € les 50l) ;
  • Soit on se fait carrément arnaquer et les 50l nous reviennent à environ 8 €.

De notre expérience en Iran, on nous a offert 3 fois le plein, on a payé trois fois le prix « touriste », et on s’est fait arnaquer 2 fois.

Hossein veut nous aider. Il embarque donc Yannick pour aller chercher du gasoil. Ils font le plein d’Ookami et des bidons auprès d’un camionneur qui leur offre tout ce carburant !

De mon côté, je reste avec les femmes. Nous parlons beaucoup de ce qui se passe en ce moment et de leur envie de changement et de liberté. Nous parlons aussi de la France, du changement climatique et de notre vie de nomade. Les hommes reviennent et, après un bon repas, nous leur disons au revoir et partons visiter la ville.

Au cœur de cette oasis, nous commençons par aller découvrir la mosquée et l’école théologique Agha Bozorg qui date du 18e siècle. Nous allons ensuite faire un tour sur le bazar de Kashan qui date de l’époque Seldjoukide. Nous errons dans les ruelles de cette cité iranienne.

Pour la nuit, nous décidons de rester sur Kashan, car nous souhaitons visiter le jardin de Fin. Nous nous posons dans un parc dans lequel les Iraniens peuvent venir pique-niquer. Au moment d’aller nous coucher, la police vient et nous demande de partir, nous ne serions pas en sécurité ici… Heureusement, nous n’avions pas ouvert les tentes. Nous rangeons donc rapidement les affaires en laissant les enfants couchés.

Nous faisons quelques mètres en direction de la sortie et nous sommes arrêtés par un autre policier. Ce dernier nous dit de le suivre pour aller sur un parking d’hôtel. Nous refusons poliment et lui disons que nous prenons la route vers Ispahan. Mais, il ne veut pas que nous prenions la route de nuit. Il nous demande alors de rester dans le parc, mais de nous garer devant le poste de surveillance. Je vous avoue que cela nous arrange bien de ne pas avoir la route à faire de nuit !

Après une nuit au calme, on passe une matinée au ralenti entre école, travail et lessive. Ensuite, nous déjeunons et nous allons visiter le jardin de Fin situé à la périphérie de Kashan. Ce joli jardin persan, inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, fut la résidence favorite des souverains perses. On y découvre des bassins, des fontaines et de jolies allées fleuries et ornées d’arbres qui, pour certains, sont plus que centenaires. Liam s’est amusé à faire le tour du jardin pour repérer les plus anciens. Certains sont âgés de plus de 300 ans !

Nous quittons Kashan enchantés et reprenons ensuite la route pour arriver dans le village d’Abianeh en fin d’après-midi. Yannick avait repéré un spot nature non loin du centre du village. Malheureusement, ce spot n’est pas accessible en véhicule… Tant pis, nous dormirons dans Ookami ce soir sur le parking du village. C’est l’occasion d’échanger avec des jeunes du village, mais aussi un couple venu de Téhéran pour visiter leur pays.

Jeudi matin, nous partons de bonne heure pour visiter ce vieux village aux maisons de couleur ocre. Abyaneh est classé au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO. Nous flânons dans ses ruelles avec beaucoup de plaisir, entourés de ses maisons en brique de terre séchées. Le village est calme et les habitants sont très souriants. Ce petit village est un vrai coup de cœur pour notre meute !

Nous quittons Abyaneh en début d’après-midi pour Ispahan. En chemin, nous décidons de nous arrêter, pour la nuit, dans ce qui semble être des ruines d’un caravansérail. Nous profitons de cet endroit au calme et à l’abri des regards ! Les enfants jouent dans cette grande cour et sur les petites dunes qui l’entourent. Nous repartons le lendemain matin pour Ispahan.