Après notre visite du monastère de Khor Virap, nous prenons la route du sud de l’Arménie. Notre objectif : le monastère de Tatev !

En passant par cette route, nous traversons un petit bout de l’enclave du Nakhitchevan qui est occupée par l’Azerbaïdjan. C’est en 1921 que Staline décide de rattacher ce petit territoire à l’Azerbaïdjan, avec un statut de région autonome. En 2005, les azerbaïdjanais ont totalement détruit le cimetière de Djoufla avec tous ses katchkars pour y construire une base militaire.

Ce petit bout que nous traversons est distant d’environ 5km du reste de l’enclave de Nakhitchevan. Bien qu’appartenant à l’Azerbaïdjan, les forces arméniennes contrôlent Karki, la ville principale de ce territoire, depuis 1989.

Free nous a bien rappelé que nous sommes passés par un nouveau pays, mais bien après notre traversée. Nous avons donc un peu de hors forfait à compter dans notre prochaine facture !

Sur notre route, nous nous arrêtons à la cave à vin Hin Areni. Il était quand même temps de découvrir le vin arménien ! Le Domaine Hin Areni se situe dans le village d’Areni qui a une histoire millénaire autour de la viticulture. La grotte d’Areni abrite les plus ancienne traces de vinification au monde (6000 ans avant JC).

En visitant la cave, nous y découvrons ainsi des techniques de vinifications très modernes qui servent à travailler les grappes de vignes très anciennes.

Après un dimanche bien rempli, nous nous arrêtons près du monastère de Noravank, sur les bords de la rivière Amaghou. C’est l’occasion pour nos louveteaux de jouer dans l’eau et de se rafraîchir. Nous passons ainsi une nuit tout en douceur !

Le lendemain, nous allons donc visiter le monastère de Noravank fondé en 1105. Le site est magnifique. Nous entrons dans la très belle église Saint-Jean-le-Précurseur avec son gavit, l’entrée de l’église, qui abrite quelques sépultures et des katchkars.

Nous visitons également l’église Sainte-Mère-de-Dieu que nous trouvons assez hors du commun car elle est construite sur trois niveaux.

Après cette visite monastique, nous reprenons la route plus au sud. Nous nous arrêtons pour une pause fraîcheur à la cascade de Shaki, dans la gorge de Vorotan. Pour y accéder, nous empruntons un petit chemin qui longe la rivière. En arrivant face à la cascade, nous avons un spectacle magique. L’eau se jette d’une hauteur de 18m. Elle est impressionnante de par sa largeur.

Une légende raconte qu’une jeune fille nommée Shaki a fasciné un conquérant par sa beauté. Il lui ordonna de se présenter à lui. Shaki refusa et se jeta du haut d’un rocher. Quand elle tomba, sa longue robe s’est ouverte et a formé la cascade. On a appelé alors la cascade en l’honneur de cette jeune fille.

Nous poursuivons ensuite notre itinéraire pour nous arrêter au milieu de nulle part pour la nuit. Le vent souffle très fort. Nous décidons de ne pas ouvrir les tentes. Notre Ookami sera notre chambre pour dormir à l’abri !

Après une nuit finalement très calme, nous partons découvrir le monastère de Tatev. Pour y accéder, nous avons le choix entre une route tortueuse et montante ou le téléphérique. Nous choisissons d’emprunter le téléphérique, achevé pendant l’été 2010. C’est le plus long téléphérique en va et vient du monde. Ainsi, nous parcourons 5732m et survolons le magnifique canyon de Vorotan.

Arrivés à 1537m d’altitude, nous découvrons alors le monastère de Tatev fondé au IVe siècle. Il nous offre une vue splendide sur les montagnes alentours. Des remparts entourent le monastère, ce qui lui permettait de se protéger des invasions de l’époque. L’Arménie a inscrit ce monument sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1995. A l’intérieur des remparts, nous trouvons l’église Saint Pierre et Saint Paul construite entre 895 et 906. Elle est du type basilique à coupole et a un gavit qui a été accolé à l’église en 1043. A côté de cette église, il y a la petite église Sainte-Mère-de-Dieu. Et tout autour, nous trouvons la résidence, les cellules des moines, le réfectoire, la cuisine, la boulangerie, les bains et la grange.

Après Tatev, nous partons pour l’ancien village troglodyte de Khndzoresk, abandonné par sa population au milieu des années 70. Pour y accéder, nous empruntons un pont suspendu d’une longueur de 160m et de 63m de haut à son maximum. Je vous avoue que je n’étais pas hyper sereine !!! Nous parcourons ensuite un petit sentier qui nous permet de découvrir les traces des habitations creusées dans le tuf volcanique. Nous visitons l’église Saint Ripsime qui date de 1663. Elle est toujours debout mais l’intérieur est totalement en ruine.

Nous reprenons ensuite la route pour Goris où nous nous arrêtons au pied des cheminées de fées pour passer la nuit. Le lendemain, nous allons nous promener pour explorer cette « Petite Cappadoce ». Une balade un peu particulière car le chemin nous fait traverser le cimetière du village.

C’est reparti pour la route qui nous fait remonter vers le nord de l’Arménie. Nous faisons un arrêt sur le site de Zorats Karer. Nous y découvrons des pierres verticales sous lesquelles seraient enterrés des guerriers. On raconte même qu’il s’agirait d’un observatoire pour étudier les astres mais aussi comme lieu de culte du soleil. Ce site est souvent comparé à Stonehenge ou Carnac.

Avec la fatigue accumulée ces derniers jours, pendant lesquels nous avons roulé tous les jours, nous décidons de nous arrêter pour le déjeuner et de ne plus bouger jusqu’au lendemain. Les enfants profitent des lieux pour jouer dehors. Malheureusement, nous ne pourrons pas profiter de la rivière Arpa qui n’est pas accessible. Nous allons passer cet après-midi au ralenti … Quel bonheur !

Après cette pause réconfortante, nous remontons en direction du lac Sevan. La route se fait dans la douleur pour Ookami. En effet, il y a 2 jours, nous avons fait le plein dans une petite station de campagne. Et, à nos dépends, nous découvrons que le carburant est de mauvaise qualité et probablement coupé à l’eau. Du coup, Ookami a des ratés, et nous avons du mal à rouler à plus de 30km ! Nous envoyons des messages à notre ami Lionel qui nous coach pour la mécanique. Pour lui, aucun doute, c’est bien le carburant qui est en cause. Ainsi, notre trajet qui ne devait durer que 1h30 va durer 3h !!! Cela nous laisse le temps d’admirer le paysage !!! Nous croisons une grosse station-service, nous nous arrêtons pour faire le plein. Ookami va mieux, nous retrouvons enfin un rythme normal !

Nous réussissons enfin à arriver à notre destination : le cimetière historique de Noradouz. Nous découvrons plus de 800 katchkars, sculptures et pierres tombales qui ont été érigés entre le 9e et le 17e siècle. On peut ainsi y admirer l’art des katchkars qui fait partie de l’identité culturelle arménienne. De magnifiques croix sculptées, de personnages, de fleurs ou encore de scènes de la vie quotidienne ornent ces pierres tombales.

Pour la nuit, nous dormons sur les rives du lac Sevan, véritable mer intérieure avec ses 1400km². Il y a un vent de fou qui ne nous permet pas d’ouvrir les tentes. Heureusement, notre Ookami nous permet d’être à l’abri. Le paysage est cependant magnifique avec en premier plan ce lac qui, par ce temps, nous rappelle nos côtes bretonnes. Et, en arrière-plan, les montagnes recouvertes d’une couverture de nuages.

Après un petit tour dans le village de Sevan, nous allons visiter le monastère de Sevanavank du 9e siècle qui est situé sur une péninsule. Il nous offre une vue fabuleuse sur le lac Sevan. Ce monastère est composé de l’église des Saints-Apôtres et de l’église Sainte-Mère-de-Dieu. Nous y retrouvons à nouveau de nombreux khatchkars. Yannick se fait même embaucher pour transporter un gros sac de cierges jusqu’à l’église.

Nous continuons ensuite le rythme des visites de cette journée en rejoignant le monastère de Haghartsine du 10e siècle. La route pour y accéder nous fait traverser une magnifique forêt de hêtres. Ce complexe monastique est composé de l’église Saint-Grégoire et son gavit, de l’église Saint-Etienne, de l’église Sainte-Mère-de-Dieu et d’un réfectoire.

Après 2h de route sur un revêtement qui s’apparente plus à une piste, et un Ookami avec encore quelques ratés, nous arrivons enfin sur notre spot sur les hauteurs d’Alaverdi. C’est notre dernier spot en Arménie et nous savourons donc la vue sur les montagnes qui nous entourent !