Mercredi 7 février, il est 8h45 et notre chauffeur nous attend en bas de notre logement. Nous montons dans le Rod Daeng, le taxi traditionnel, et partons en direction des montagnes Doi Inthanon.
Nous ne serons pas tous seuls pour vivre la journée qui nous attend. Un couple de Tchèques et un couple Néerlandais se joignent ainsi à nous. Après environ 1h30 de route, nous arrivons à destination.
Mais, je ne vous ai pas dit où nous allions ?! Nous allons passer la journée avec Kikie Bee, et son mari Tigger, à la rencontre des éléphants d’Asie. Et on est trop excités !!!
En partant de l’appartement, les enfants et le papa de Yannick ne savent pas du tout où nous allons. Et ce n’est qu’une fois arrivé sur place, quand Kikie nous montre les petites sculptures fabriquées avec de la bouse des éléphants que nous dévoilons la journée. Les enfants sont super contents et ont trop hâte de vivre cette expérience !!!
Nous avons choisi de faire confiance à Kikie, car nous voulions vivre cette expérience de manière éthique. Il y a une quantité folle de sanctuaires d’éléphants. Et beaucoup d’entre eux ne respectent pas les animaux. Pour nous, il était hors de question de monter sur leur dos ou de les voir enchaînés.
Nous voulions donc un lieu où les éléphants sont respectés, où leur bien-être est une priorité. Auprès de Kikie, nous avons l’assurance que les animaux sont heureux, profitent pleinement de leur vie sans être exploités.
Nous commençons cette journée avec Kikie en allant dans un village de la tribu des Karens Blancs.
Les Karens sont un peuple qui vit principalement en Birmanie. En Thaïlande, c’est la tribu la plus importante vivant dans les régions montagneuses près de Chiang Mai. Cette tribu est composée de nombreux sous-groupes qui ne partagent pas la même langue, culture, religion ou mode de vie. Cette spécificité amène alors à quelques confusions. Ainsi, dans l’esprit des touristes, quand on dit que l’on va rencontrer le peuple Karen, beaucoup s’imaginent rencontrer les célèbres « femmes girafes » qui portent des colliers-spirales en laiton enroulés autour du cou. Or, cette tribu est celle des Padaung, un sous-groupe du peuple Karen.
Avec Kikie, nous allons donc à la rencontre des Karens Blancs, ou Karen Lawa. Cette tribu est connue pour son savoir-faire en matière de tissage et de broderie. Les Karen Lawa vivent en harmonie avec la nature et ont une connaissance approfondie des plantes médicinales.
Nous entrons dans le village et découvrons les maisons qui sont construites en bambous et sur pilotis. Nous sommes seuls, quelques habitants sont présents. Ainsi, nous rencontrons un homme qui tient la petite épicerie et la station de carburant. Et, un peu plus haut, nous avons la chance de pouvoir observer une femme qui tisse de très belles écharpes. Et je ne résiste pas à lui en acheter une (enfin trois, car les filles en ont très envie aussi).
Après la visite de ce petit village, nous repartons à pied pour une petite balade à travers les champs et dans un petit bois.
Nous arrivons à la cascade Mae Wang où nous allons pouvoir nous rafraîchir. Yannick et les enfants enfilent les maillots de bain pour profiter de l’eau. Mais la cascade est quand même bien puissante et le bassin est très profond. Liam se mouille un peu et c’est Yannick qui en profite le plus. Il saute dans l’eau, au pied de la cascade, et prend vraiment du plaisir.
C’est aussi ici que nous prenons le temps de déjeuner. Kikie est super prévenante. Nous l’avions prévu que nous étions végétariens. Elle nous a alors préparé un super pad thaï au tofu.
Après la pause déjeuner, nous repartons à pied, en longeant un petit canal, pour rejoindre le lieu que nous attendions avec impatience. Sur le bord de la rivière Mae Mut, nous découvrons cinq éléphants qui profitent pleinement de l’eau. Nous avons gardé les maillots de bain et cela tombe bien.
Bon, je vous avoue que ces animaux sont très impressionnants. Ils sont grands et très massifs. Les enfants ne sont pas du tout rassurés. Mais genre pas du tout !!! Ils restent donc à l’abri dans un petit carbet sur pilotis pour les observer. Yannick lui n’hésite pas. Il va directement dans la rivière pour rencontrer ces géants. De mon côté, je reste en retrait pour le moment, le temps de m’habituer et de me sentir en sécurité. Je garde avec moi ma caméra. Peut-être un moyen de m’approcher d’eux sans avoir trop peur. En tout cas, je réussis à rejoindre Yannick et à capturer des images. Le moment est juste magique. Yannick les caresse, leur parle, les mouille. Je sens que cette connexion est intense pour lui et très ressourçante.
Les éléphants, libres de bouger comme ils en ont envie, décident alors de sortir de l’eau pour aller manger des branches de canne à sucre.
Ils se dirigent donc vers une barrière de bambou derrière laquelle nous pouvons aller sans être trop proche d’eux. Et c’est parfait pour nos louveteaux. Nous les emmenons avec nous derrière cette barrière afin qu’ils puissent mieux les voir.
Yannick, toujours sans hésitation, s’empare alors d’une poignée de canne à sucre pour les donner aux éléphants. Et ils adorent ça. Kikie nous dit que c’est un peu comme donner des bonbons aux enfants. Nous invitons Luna, Liam et Maïa à s’approcher pour leur donner à manger. Seul Liam se décide à tenter l’expérience.Il s’approche doucement, car il n’est quand même pas très rassuré, et, avec papa juste à côté, tend une branche que l’éléphant attrape avec sa trompe. Super fier de lui, Liam renouvelle l’expérience. Mais une seule fois, il ne faut quand même pas pousser !
Yannick lui continue de profiter pleinement de ce moment magique. Je crois que les éléphants l’adorent puisqu’ils viennent à trois pour cette dégustation sucrée. Bon, en fait, je crois qu’ils aiment la canne à sucre
Après ce moment absolument sensationnel, nous reprenons la route pour la suite de notre journée. Nous empruntons ce que Kikie appelle « le chemin des éléphants ». Et quand on regarde l’état du sol, on comprend tout de suite. En effet, d’énormes traces de pas d’éléphants sont incrustées dans la terre. Il faut que l’on fasse attention où l’on met nos pieds, car cela rend le chemin difficile.
Au bout du chemin, nous retrouvons notre Rod Daeng qui nous emmène pour vivre la dernière expérience de la journée.
Nous arrivons sur les bords de la rivière Mae Wang où nous attendons notre moyen de transport pour l’heure qui vient. Notre chauffeur arrive à la pagaie de son Bamboo Boat. Nous montons à bord tous les cinq et nous nous laissons guidés au fil de l’eau. Les bambous arrimés nous permettent de nous rafraîchir grâce à l’eau qui passe par les fentes. On a adoré !!! Vraiment, après cette journée bien remplie, cela nous a permis de profiter pleinement de la nature qui nous entoure.
Notre journée se termine ainsi, mais il nous faut encore rentrer jusqu’à Chiang Mai. Donc, nous remontons à bord de notre Rod Daeng et c’est reparti pour la route du retour.
Nous sommes vraiment heureux d’avoir pu vivre cette expérience. Nous avons pu profiter pleinement de chaque instant durant toute cette journée. Aussi nous avons fait des activités qui nous plaisent et de la manière la plus respectueuse pour la nature et les animaux. Cette journée restera un souvenir inoubliable dans notre vie de nomades.