Nous nous dirigeons doucement vers Zag pour découvrir le nord du Sahara Occidental par les pistes. Mais, à quelques kilomètres de la ville, des militaires nous arrêtent. Après leur avoir présenté nos passeports, ils nous informent que pour nous, la route s’arrête ici. Nous ne pouvons pas aller plus loin. La raison : la route est dangereuse car semée de mines.
En effet, ce serait près de 9 millions de mines antipersonnel sont disséminées dans la partie Est de cette région.
Un peu d’histoire ?
Pour les détails, je vous laisserez chercher sur Wikipedia. Mais le territoire connaît une guerre qui oppose l’Espagne, le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Front Polisario, qui lutte contre la présence espagnole. Depuis ce conflit, un mur de 2700km a été érigé et parsemé de près de 9 millions de mines antipersonnel. Autant vous dire que l’accueil est quelque peu… spécial !
Mais pourquoi souhaiter découvrir le Sahara Occidental ?
Parce que le Sahara Occidental a une part de mystère qui a éveiller nos envies de découvertes. Et parce que nous savons que la région Ouest, à partir d’Es-Smara est sûre.
Nous faisons donc demi-tour et décidons de prendre la piste plus à l’Ouest. Dans nos recherches de route, nous tombons sur le village de Labouirat qui serait le seul écovillage du Maroc. Sans hésiter nous prenons la direction de ce village écologique. Après plus de 2 heures de route nous arrivons enfin. Et là, ô déception ! Le village n’est pas du tout dans la démarche écologique, même pas sous forme de projet. L’article que nous avions lu n’est plus d’actualité… dommage. Nous rencontrons tout de même le chef du village et discutons avec lui. Dans nos échanges, il nous confirme que nous pouvons emprunter la piste jusqu’à Es-Smara en toute sécurité. Nous décidons de faire encore quelques kilomètres pour trouver un spot pour passer la nuit.
Après une douce et reposante nuit, nous repartons pour parcourir pas moins de 4 heures de piste. C’est peu après Jdiriya que nous nous arrêtons sur un spot au milieu des chèvres.
C’est reparti pour Es-Smara, ville qui a été le théâtre des disputes du territoire du Sahara Occidental. En traversant la commune, nous y trouvons une forte présence de militaires et et des forces des Nations Unies. Cela ne nous incite pas à trainer là-bas. Vu l’heure, et le besoin de refaire le plein d’eau, nous nous posons au camping. Ce sera l’occasion de faire une belle pause pour fêter les 4 ans de Maïa, avec des cœurs coulants au chocolat et des fraises !
Après cette journée festive, nous partons pour Lâayoune. Les militaires sont aussi très présents ici. La ville s’est modernisée très rapidement. Nous sentons l’influence occidentale s’installer tranquillement. Entre centres commerciaux et grands hôtels, nous n’aimons pas l’ambiance qui y règne. Nous décidons de rejoindre la côte et nous poser à Foum El Oued. Nous arrivons à trouver un lieu près des dunes. Il n’y a personne, c’est calme et malgré le vent nous restons ici.
Vers 21h00, deux militaires viennent nous voir et nous demandent de partir. Nous avons beau leur expliquer que nous ne roulons pas de nuit et que les enfants dorment, ce n’est pas gagné. Mais les hommes ne nous disent pas non. Ils sont bien embêtés ! Ils décident d’appeler leur responsable pour voir avec lui s’il est possible que nous restions. Mais la réponse est négative… En pleine nuit, nous devons tout ranger et nous allons sur le camping. Au réveil, l’état du camping nous surprend : un terrain vague avec du matériel de chantier… Bref, ce n’est pas grave, de toute façon nous repartons.
C’était notre dernier étape dans ce Sahara Occidental. Si ce n’est les magnifiques paysages, nous ne sommes pas conquis par ce territoire, encore fortement disputé par les différents protagonistes. Nous sommes tout de même ravis d’avoir encore fois repoussé nos limites pour découvrir des lieux peu connus.