J’avais très envie de vous parler plus de nous, au-delà de nos découvertes voyageuses. De ce qui fait que nous sommes nous, de nos choix, de nos engagements, de nos envies, de nos rêves pour demain.

Pour cette série d’articles, j’ai envie de commencer par vous parler de simplicité et de minimalisme. Et pour cela, je vais remonter dans le temps… Nous sommes en juin 2016, et nous prenons la décision d’instruire nos enfants à la maison.

« Quel rapport avec la simplicité et le minimalisme » allez-vous me dire ? Et bien, cette décision a été le début de beaucoup de changements dans notre vie dont celui d’avoir envie de vivre une vie plus simple, plus en adéquation avec les valeurs que nous portons et surtout plus cohérente pour l’avenir de nos enfants.

Pendant plus de 10 ans, nous avons exercé des métiers qui nous assuraient un revenu correct, mais qui physiquement, psychologiquement et psychiquement étaient épuisants et surtout loin de nous apporter de la joie, de la reconnaissance et du bien-être.

Yannick était dans l’hôtellerie et la restauration, puis assistant maternel. Dans ces deux métiers, les salaires étaient vraiment faibles et les horaires très larges ou de coupure (commencer à 10 h 30, avec une pause de 3 h en milieu de journée, pour enfin finir à 2 h du matin), et de plus, ses employeurs ne le traitaient pas avec bienveillance. Rien de bien compatible avec une vie de famille comme nous l’entendions. C’était donc un coût considérable de temps et d’énergie pour un bénéfice médiocre.

Pour ma part, j’ai d’abord été salariée dans une banque. Je me souviens encore de mes débuts où je me disais ne rester dans cette entreprise que 5 années puis trouver autre chose. Mais la réalité a été différente. Heureusement, j’ai rencontré les bonnes personnes et je me suis engagée syndicalement (je ne veux pas de débat sur ce sujet). Au départ élue, je suis devenue responsable syndicale. Cela a été 10 années géniales en termes d’expériences, de rencontres, de dépassement de soi. Mais aussi 10 années épuisantes à me battre et à trouver ma place parce que je suis une jeune femme. 10 années révoltantes à se battre pour le droit des salariés dans des entreprises qui n’ont que faire du bien-être de leurs salariés.

Bref, nous étions tous les deux fatigués, nous avions l’envie et le besoin de changer. La naissance de Luna, Liam et Maïa nous a permis de ralentir, de nous poser les bonnes questions :

  • Quelles sont nos priorités ?
  • Que voulons-nous pour nos enfants ?
  • Quel monde souhaitons-nous leur laisser ?

Quelles sont nos priorités ?

Évidemment ce sont nos enfants ! Nous avions envie d’être pleinement présents pour eux, les accompagner dans les premières années de leur vie. Nous voulions prendre toute notre place dans cette responsabilité qui est celle de les « éduquer » (je n’aime pas ce mot !) et de les instruire.

Que voulons-nous pour nos enfants ?

Nous souhaitons leur montrer à quel point le monde et les êtres humains sont bons et bienveillants. Qu’au-delà des bagarres de leaders égocentriques et assoiffés d’argent, le peuple de notre planète est bon et bienveillant !

Nous voulons que nos enfants apprennent la vie, rencontrent le monde, prennent soin du Vivant.

Nous voulons que nos enfants élèvent leur conscience pour devenir des adultes responsables, mais surtout heureux et bienveillants.

Quel monde souhaitons-nous leur laisser ?

À l’heure où le dérèglement climatique est déjà responsable de nombreux dégâts dans notre monde, sous les yeux impassibles des politiques, nous avons envie d’agir à notre échelle.

Nous ne pouvons pas concevoir de regarder notre planète mourir à petit feu sans réagir. C’est quand même sur cette planète que nos enfants et nos petits-enfants vont vivre. Et nous ne voulons pas leur laisser un monde dans lequel ils auront des difficultés à manger, à trouver de l’eau, à vivre…

Réduire nos consommations pour aller vers plus de simplicité

En 2016, nous avons donc décidé de prendre la responsabilité de l’instruction de nos enfants, et donc de les « déscolariser ». Cela a été le vrai début du changement.

Grâce au réseau de familles pratiquant l’IEF (Instruction En Famille), nous avons fait de fabuleuses rencontres avec des femmes et des hommes qui, eux aussi, ont envie de changer de vie et le monde.

Je pourrai vous citer plein de prénoms comme ceux de Ludovic et Marine, Laetitia et Nicolas, Audrey-Anne et Michael, Gaëlle et Étienne qui sont pleinement entrés dans nos vies pour nous amener à la métamorphose (mais je vous en parlerai plus tard). Et puis il y a aussi eu Amandine ou encore Maëlle.

Avec certaines familles, nous nous sommes embarqués dans l’aventure du zéro déchet et du minimalisme en participants deux fois aux « Défis Citoyens » organisés par Nantes Métropole. Des défis pour réduire nos déchets, mais aussi nos consommations énergétiques.

Pour ne rien vous cacher, les défis, on aime ça. Et quand on est convaincus, on y va à fond ! En quelques semaines, nous avons donc réduit nos consommations.

En 1 mois, nous avons diminué nos déchets de 80 %. Comment ? En fuyant les enseignes qui nous poussent à la surconsommation. En ne privilégiant que l’essentiel et en abandonnant le superflu.

Et puis, avec les conseils de notre amie Maëlle, qui était déjà bien avancée dans cette voie, nous avons pu avancer plus vite. Elle est désormais home organiser et accompagne les gens qui, comme nous avant, ont besoin d’un œil extérieur pour voir ce qui peut nous libérer. À nous la simplicité !

En route pour le minimalisme

Sur cette même période, nous avons initié notre projet de changement de vie : tout quitter pour une vie nomade sur les routes du monde.

Départ prévu en 2019. Cela nous laissé deux années pour tout mettre en place : achat du véhicule, vente de nos biens, et changement de métiers. Et oui, parce que nous n’allions pas être des voyageurs, mais des nomades. Ce sera notre vie, notre quotidien.

Évidemment, cette décision a été prise en famille. Bien que les enfants fussent encore petits, ils avaient leurs mots à dire. Vote pour à l’unanimité.

Deux ans de préparation, c’est bien, mais finalement cela passe vite. Et il a fallu du temps pour vider notre maison.

Cela n’a pas été facile ! Mais Maëlle, entre autres, nous a guidés en nous apportant des conseils, mais aussi des méthodes (minsgame), des noms de livres à lire (Marie Kondo) et de films à regarder (The Minimalists).

Pendant cette période, nous nous sommes rendu compte à quel point nous avions encombré notre intérieur. Je ne sais pas combien nous avons pu dépenser (essentiellement) en matériel de cuisine avec des moules dont je ne me suis servie qu’une seule fois, ou encore des ustensiles en double, voire même triple, exemplaires. Bref, on avait trop, il fallait faire du vide.

C’est dingue ce qu’au début cela aura été difficile. Pourquoi sommes-nous tant attachés au matériel ? Nous avons donc commencé doucement en nous séparant de tout ce qui était inutile. Nous avons vendu (vide-greniers, sites de vente en ligne), et nous avons beaucoup donné à Emmaüs et à des particuliers sur Nantes et sa région.

Les enfants s’y sont mis aussi. Nous voulions qu’ils fassent le tri de leurs jouets : à garder, à donner, à recycler. Eh bien, assez étonnamment, ils ont eu moins de difficultés que nous. Ils ont fait de vrais choix ne souhaitant garder que les jouets avec lesquels ils voulaient continuer à jouer (Lego, Playmobils, Sylvanians), et que nous pourrions emmener avec nous. Comme nous, ils ont vendu une partie, et ils ont donné une belle quantité à Emmaüs et à des particuliers.

Et puis, nous avons commencé à respirer dans notre chez-nous. Oui, oui, à respirer !

liberté

La simplicité pour notre bien-être et notre liberté

Petit à petit, la maison s’est vidée. Et soudain, nous avions plus de temps pour nous, pour les enfants, pour la préparation de notre projet. Soudain, la quantité a laissé place à la qualité.

Nous avions réussi à nous défaire du superflu pour ne nous concentrer que sur l’essentiel. En libérant notre maison, nous avons aussi libéré notre Intérieur, notre nous profond. Et nous nous sommes aperçus qu’en possédant moins, notre niveau de bien-être augmentait. Cela augurait de beaux jours pour la suite !

Notre vie nomade en toute simplicité

Juin 2019, c’est le grand départ. À l’époque, nous avions Marley, notre 4×4. Toute notre vie devait rentrer dedans. Et nous avions réussi !

Qu’est-ce qu’il nous restait de notre vie ? Une grosse caisse avec tous nos papiers personnels et quelques souvenirs familiaux, et un sac de jouets que les enfants ne pouvaient pas emmener, mais qu’ils voulaient garder.

Aujourd’hui, trois ans après, nous avons changé de véhicule pour un van, Ookami. Certes il est plus grand, mais nous n’avons pas beaucoup plus de matériel qu’avant. Nous n’avons gardé que l’essentiel pour continuer à vivre en toute simplicité.

Nous voulons garder nos esprits libres pour profiter pleinement de chaque jour auprès de nos enfants. Avoir du temps, pour travailler évidemment, mais surtout pour découvrir le monde, rencontrer ses habitants, et montrer à nos enfants que ce ne sont pas les possessions qui font d’une femme ou d’un homme ce qu’ils sont, mais bien leur cœur, leur âme, et leur amour.