Notre retour de Madinina …
Il y a maintenant un peu plus d’une semaine, nous rentrions d’une expérience incroyable que furent nos deux mois passés en Martinique. Une expérience forte et riche, mais aussi déroutante car nous la voulions à l’origine sans retour.
Nous avons découvert des paysages formidables, des gens adorables et des plages paradisiaques. Cette île, même si elle ne correspondait pas forcément à ce que j’imaginais, à la réalisation de notre projet professionnel, nous aura fait découvrir des trésors. Nous aurons profité de la douceur de la mer quasiment quotidiennement, je pense que c’est ça qui me manque le plus.
Notre retour à la métropole, probablement idéalisé par mon désir de retrouver la grande ville, a été ponctué d’émotions en tout genre.
Je me souviens encore de notre descente d’avion, arrivés à Orly, à la fois triste d’avoir quitté un paradis mais heureux de retrouver nos amis et notre ville de Nantes. Il faisait beau, plutôt bon même pour un matin et compte tenu de notre fatigue. Et malgré les heures d’attente que cela soit à Fort de France après avoir finalisé les démarches pour notre conteneur ou à Massy pour attendre notre train pour Nantes, les enfants ont été formidables !
Arrivés à Nantes, des amis nous prêtent leur logement, d’autres suivront pour les prochaines semaines. On se sent accueilli, c’est un vrai soulagement, surtout quand on doit chercher un appartement avec 3 enfants en bas âge !
Si tout le monde nous tend les bras, le temps lui ne semble pas de cet avis : parti de l’île avec un temps bien maussade, la faute à une tempête tropicale qui passait au sud de l’arc antillais, nous retrouvons ce même temps à Nantes mais le froid en plus ! Une semaine de pluie ou au moins d’un temps gris et triste. De quoi déprimer complètement ! Pour en rajouter, nous ramons toujours sur notre recherche de logement, les appartements assez grands pour nous sont plutôt rares ici sur le marché.
Et puis après avoir passé deux mois et demi loin de Nantes et en lui ayant fait nos adieux, c’est difficile parfois de s’y replonger. La ville n’est plus la même à mes yeux, mais l’idée de retenter dans la foulée une nouvelle aventure dans un nouvel endroit est elle franchement très raisonnable ? J’ai des envies de tour du monde ou d’Europe, de liberté, de découverte, de voir d’autres merveilles que nous réserve le monde, de ne plus s’arrêter quelque part, comme de toute façon, dans l’immédiat, nous n’avons pas de chez nous.
Alors que faire ?
Nous avions des axes de vie que nous avions hiérarchisés : IEF, notre salon thé / restaurant … et maintenant nos envies de voyager et de liberté !
Alors on choisit comment quand on est comme ça ? On achète un bus, on le transforme pour y vivre et on fait un salon de thé ambulant ? Pourquoi pas, mais trop fou pour Sylviana. Mais bon, il faudrait acheter un bus, se renseigner mais aussi mûrir un projet plutôt différent que celui pour lequel nous nous destinions. Cependant si vous trouvez cette idée folle géniale, n’hésitez à me le dire !
La raison est parfois une bonne alliée après une saison de passions, pour le moment nous voilà à Nantes, et nous nous installons ici pour quelques temps, nous verrons si nos projets nous portent ailleurs par la suite. Ce n’est pas le choix du cœur, revenir n’est pas facile, mais là où tant de personnes semblent voir un échec, nous y voyons des apprentissages, les choses que nous avons vécues ensemble en Martinique nous aurons fait grandir et avancer comme jamais. Aucune expérience n’est mauvaise, aucun choix n’est source de déception comme ceux-ci émanent de nous.
Si nous devions recommencer notre aventure martiniquaise, je la referai, même avec la tristesse que j’ai vécue au début, elle en valait largement la découverte. Aujourd’hui je me sens nostalgique de l’île et de ses merveilles, de l’insouciance dans laquelle nous vivions quand nous étions sur place, du temps qui s’était arrêté 2 mois durant, des yeux pétillants des enfants à chaque fois qu’ils voyaient de nouvelles choses. J’aimerai que notre restaurant puisse voir le jour là bas, même malgré les moustiques et tous leurs amis pleins de pattes. Ils semblent finalement si peu de choses à côté d’une baignade dans la Caraïbe, d’une brasse avec une tortue, d’une randonnée au milieu des cacaoyers, d’un soleil radieux pour adoucir la peine d’être loin des siens … Mais bon, nous devons prendre nos responsabilités et pour le moment, il nous faut rentrer ne pouvant pas travailler à distance.
Tout recommence donc !
Après une pause plus qu’agréable, nous revenons à la réalité, le temps redémarre et nous le suivons, mais plus tranquillement. Nous ne faisons plus la course, nous ne chercherons plus à gagner un maximum de temps, nous avons décidé de le prendre, ce temps, car sinon il nous échappera.
Ce voyage aura aussi transformé notre vision du monde et des rapports aux autres. Notre projet lui aussi verra ces changements, cette vision.
Nous voilà parti pour un nouveau départ mais sur une ligne que nous connaissions déjà, au moins on a l’avantage de connaître le terrain !