Non loin du Diamant, sur la route des Anses d’Arlet, se trouve la Maison du Bagnard. Médard Aribot a construit cette toute petite maison en bois, très colorée, au pied du Morne Larcher. Elle fait face au majestueux Rocher du Diamant.

Médard Aribot fut condamné au bagne à perpétuité en 1925 pour son passé de petit voleur. Mais aussi pour sa supposée participation aux événements de la « Guerre du Diamant ».

En 1925, lors des élections municipales, des émeutes éclatèrent. Un buste du Colonel de Coppens (officier à la retraite, propriétaire de la Distillerie de Dizac et candidat à la mairie) sculpté par Médard aurait été brandi par la foule. À l’époque, en Martinique, il n’était pas rare que les joutes politiques se terminent à coup de gourdin dans la rue. Mais ce 25 mai 1925, les choses dérapèrent sérieusement. Les habitants du Diamant massacrèrent le Colonel de Coppens ainsi que son escorte de gendarmes. Au total, neuf personnes perdirent la vie.

Évidemment, l’affaire fit grand bruit. Médard fut condamné à finir ses jours au bagne à Cayenne pour avoir sculpté la tête du Colonel. Le bagne de Cayenne, en Guyane française, était tristement célèbre pour ses conditions inhumaines. Ainsi que pour sa réputation d’être une sentence de mort lente. De nombreux prisonniers y perdirent la vie en raison de la dureté des travaux forcés, des maladies tropicales et des conditions de détention épouvantables.

Libéré en 1945 à la fermeture du bagne, Médard vécut en Guyane pendant quelques années. Il rentra ensuite en Martinique en 1953. À son retour, il construisit cette petite maison colorée au pied du Morne Larcher, où il résida pendant 13 ans jusqu’à sa mort en 1973.

La Maison du Bagnard est devenue un symbole de résilience et de survie. Elle raconte l’histoire d’un homme qui, malgré les épreuves et les injustices, trouva un moyen de reconstruire sa vie. Son emplacement offre une vue imprenable sur le Rocher du Diamant, ajoutant une touche pittoresque à ce lieu chargé d’histoire.

Quand nous sommes venus la voir, la maison était en rénovation et nous n’avons pas pu rentrer dedans, dommage ! Mais l’extérieur de la maisonnette et son exposition étaient très agréables. La maison, avec ses couleurs vives et son histoire unique, attire de nombreux visiteurs curieux de découvrir un morceau de l’histoire martiniquaise.