Nous avions besoin de vous partager ici nos émotions, nos sentiments concernant cette remise en question de notre liberté d’instruction.

Un petit rappel avant d’aller plus loin :

En France, c’est l’instruction qui est obligatoire, et non la scolarisation. Par conséquent, nous, parents, avons la liberté de choisir d’instruire nous-même nos enfants.

Cette obligation d’instruction apparait dans la loi de Jules Ferry de 1882. Dans l’Article L131-2 du Code de l’éducation, il est écrit :

« L’instruction obligatoire peut être donnée soit dans les établissements ou écoles publics ou privés, soit dans les familles par les parents, ou l’un d’entre eux, ou toute personne de leur choix. »

L’Article 26-3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 inscirt également ce droit :

« Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. »

Vous l’avez compris, c’est un droit inscrit dans les textes que nous avons choisi d’exercer.

Il y a 5 ans, nous avons donc choisi d’exercer ce droit et de déscolariser nos enfants. Nous avons fait ce choix non pas contre l’école mais pour le respect du rythme de nos louveteaux.

Petit résumé de cette prise de décision :

Luna est allée à l’école pendant 3 ans (toute petite section – petite section – moyenne section) et Liam pendant 1 an (petite section). C’est cette année qui a été décisive ! Une année difficile pour notre Liam qui est un enfant atypique. L’enseignante, bien que très gentille, était submergée par une classe trop nombreuse, et une pression de la part de sa hiérarchie. Tant est si bien que le burn-out a surgit. En pleine dépression, elle a commencé à ne plus supporter les cris, l’agitation, et les Violences Éducatives Ordinaires ont fait leur apparition.

Liam n’était pas la victime directe. Mais il était spectateur de ce qui se passait autour de lui. Un beau matin, il s’est à pleurer à n’en plus finir. À pleurer et me supplier de ne pas l’emmener à l’école. Je l’ai donc gardé auprès de moi, et il a finit par me raconter ce qu’il se passait dans l’enceinte de l’école.

En toute bienveillance, j’ai décidé d’en parler avec l’enseignante. Elle m’a expliqué sa situation et m’a dit que c’était « plus fort qu’elle », qu’elle « ne pouvait pas s’en empêcher ». Bref, je suis restée bouche bée.

Voyant la souffrance de notre fils, nous avons alors réfléchit aux solutions qui existaient et qui nous permettaient d’offrir à Liam, et à Luna, une meilleure expérience scolaire.

Nous avons alors découvert l’Instruction en Famille. Nous nous sommes renseignés sur les sites des différentes associations qui représentent cette pratique (LAIA, LED’A, …). Nous avons regardé le documentaire « Être et Devenir » (qui a fini de nous convaincre). Et nous avons rencontré des familles IEF.

Nous avons pris notre décision : nos enfants ne remettront pas les pieds à l’école.

Des contrôles …

Voici maintenant 5 ans que nos enfants sont libres d’apprendre ce qu’ils veulent quand ils veulent !

Et comme le prévoit les textes de loi, nous avons reçu l’inspecteur académique. Il vient contrôler que nous mettons à la disposition de nos enfants toutes les ressources nécessaires à leur instruction. Nous avons également eu la visite de la mairie qui vérifie que nous ne les maltraitons pas.

Nous nous soumettons à ces contrôles bien que nous n’y sommes pas vraiment favorables. En effet, nous sommes dubitatifs quant aux pourcentages des difficultés scolaires que les enfants scolarisés rencontrent. Et pour ce qui est de la bonne santé physique et mentale de nos enfants, nous avons fait ce choix pour leur bien-être !

Et la sociabilisation dans tout ça ?

Alors, pour ceux qui se disent que nous les empêchons de se sociabiliser, voici notre réponse :

Nous avons intégré une association locale, et même créé notre propre association. Nos trois louveteaux ont participé à de nombreuses activités, entourés d’enfants âgés de 0 à 10 ans.

Ils ont évolué, grandit, appris tous ensemble, dans le respect de leurs différences. Et même sans voir leurs différences. La tolérance, la coopération, l’entraide, la bienveillance était présents à chacune de nos rencontres.

Quant aux familles que nous avons rencontrées, toutes ont fait ce choix pour leurs enfants !

Nous radicalisons nos enfants ?

Il y a 5 ans, nous avons donc fait le choix de l’Instruction en Famille. Ce n’était pas un choix contre l’école mais pour le respect de nos enfants.

Respect de leur rythme, de leur créativité, de leur liberté de penser, d’imaginer, d’inventer, de bouger, de danser, de crier… et surtout leur liberté d’être libre !

Nous les laissons apprendre en toute sécurité, en toute sérénité, avec enthousiasme, dans le respect de leurs différences, de leurs envies et de leurs besoins.

Nous voulons qu’ils développent la confiance en eux, la tolérance, l’ouverture d’esprit, la persévérance, la tolérance, la loyauté à l’instant présent, le dépassement de soi, sans être jugés, sans être dans la compétition, sans pression.

Alors oui, nous radicalisons nos enfants ! Nous avons pour objectif d’en faire des radicaux de la paix, de les mener sur le chemin du respect de l’humain, des animaux et de la nature. Nous voulons les amener à respecter leurs différences, leurs besoins et leurs envies.

L’annonce de Macron !

Alors oui, en entendant hier notre « cher » président annoncé l’obligation de scolarisation à partir de la rentrée prochaine, sous couvert d’agir contre le séparatisme, notre sang n’a fait qu’un tour !

Mr Macron, laissez à nos enfants toutes ces possibilités d’instructions. Permettez à nos enseignants de pouvoir prendre le temps avec chaque enfant dans le respect de leurs différences. Donnez les moyens à nos écoles de pouvoir dispenser un enseignement respectueux des rythmes, des besoins et des envies de nos enfants. Alors là oui, nous serions plus sereins à l’idée d’y inscrire nos enfants.

Aujourd’hui, vous ne voulez pas nous offrir cette possibilité. Alors laissez nous notre liberté ! Et surtout, la liberté à nos enfants, de pouvoir apprendre et grandir dans le respect de leur rythme et leurs besoins.

Nous allons nous battre pour cette liberté !

Nous sommes des militants dans l’âme. Et une fois de plus nous agirons pour que nos libertés ne soient pas écrasées sous de faux prétextes !

Nous allons nous battre pour le bien-être de nos enfants, pour le respect de leur rythme, de leurs besoins, de leurs envies d’apprendre l’astronomie alors qu’ils n’ont que 7 ans même si ce n’est pas au programme, de passer des heures à fabriquer des bijoux, de dessiner des bonshommes patates à longueur de journée.

Nous allons nous battre pour que les enfants aient la chance de pouvoir apprendre la nature hors des livres, de pouvoir parler de la mythologie grecque à 9 ans, d’apprendre les mathématiques en cuisinant.

Nous allons nous battre pour que les enfants puissent expérimenter, réussir, échouer, se surpasser, en étant soutenu et encouragé avec bienveillance.

Nous allons nous battre pour que les enfants puissent être respectés dans tout leur Être, dans toutes leurs différences.

Nous allons nous battre pour que nos enfants puissent vivre leurs rêves en toute liberté !