Les vers de terre

07. décembre 2017 Informel 0

Par un après-midi d’automne, un peu frais il faut dire, nous sommes, grâce à Ecopôle et les Boîtes Vertes, allés en savoir plus sur nos amis les vers de terre. Une petite activité parfaite pour démarrer notre édition du défi zéro-déchets de cette année !

Depuis que nous en avons accueilli chez nous en début d’année dans notre lombricomposteur (vermicomposteur même pour les puristes !), les enfants sont habitués à les voir, les manipuler et les observer.

Direction les Dervallières au nord-ouest de Nantes, dans un jardin collectif agrémenté d’un potager. Cette parcelle de terre cultivée en plein milieu d’un quartier résidentiel très bétonné est un petit rappel de nature, plus accueillante que les terre-pleins tristes qu’on y croise habituellement.

Bon, c’est l’automne et le jardin n’est pas au plus haut de sa forme, mais nos recherches se concentreront sous terre, donc pas de souci.

Dans un premier temps, David, des Boîtes Vertes, va nous en apprendre plus sur les vers, qu’on appelle aussi lombrics.

Pour commencer, il faut savoir que les vers de terre, il en existe un paquet, on recense 7000 espèces de lombrics dans le monde, dont 150 en France. Un des plus impressionnants, le “Megascolides australis”, vit en Australie et mesurerait pour les plus grands jusqu’à 3 mètres (allez voir là si vous voulez en voir !).
Ils représentent la biomasse la plus importante de la Terre avec 80% de la biomasse animale !

Les vers se partagent en 3 grandes familles :
– les épigés (du grec epigaios, épi = sur, gê = terre), ce sont les vers de surface, ils vivent dans les premiers centimètres de terre. Plutôt petits, 1 à 5 centimètres, ils sont reconnaissables à leur belle couleur rouge vif. Ils sont bien sûr un met de choix pour nos amis ailés et tous les autres gourmands à quatre pattes de la forêt comme les hérissons. Ils creusent des galeries horizontales et ils ont un rythme de reproduction très élevé, ils pondent 100 à 120 œufs (appelés cocon) par an, qui contiennent chacun 1 à 4 petits ! Compte tenu de la vitesse à laquelle ils se font manger, c’est mieux pour eux ! Leur durée de vie est de 1 à 2 ans. Ce sont ceux qu’on retrouve dans les vermicomposteurs
– les endogés (endo = sous, gê = terre), ce sont les vers qui vivent en pleine terre et qui creusent des galeries horizontales. Ils ne sortent jamais (sauf si on les oblige, mais on en parle plus bas) de la terre. Mesurant entre 3 et 20 centimètres, ils sont un peu plus gros et long que les épigés, et de couleur plutôt grise, rose ou même verte. Ils sont la proie des taupes par exemple, mais ayant moins de prédateurs quand même, ils se reproduisent moins vite. Ils vivent de 3 à 5 ans.
– les anéciques (du grec anesis, “élasticité”), ces vers sont ceux que l’on voit souvent, ils sont gros et ce sont ceux qui laissent derrière eux les turricules, les sortes de crottes de terre qui sont en fait … des crottes de terre. Ces vers sont beaucoup plus long mesurant de 10 centimètres à 1 mètre ! Ils ont une belle couleur rouge ou noire. Ceux ci font des galeries verticales, profondes parfois de 3 mètres. Ils remontent en surface pour manger mais aussi pour faire leurs crottes. Cependant, quand ils sortent, ils laissent toujours une partie de leur corps dans la terre, sachant que cette partie basse de leur corps est très résistante. Ainsi bien accrochés, ils sont difficile à sortir de terre, ce qui leur permet de sortir tout en restant relativement en sécurité. Leur espérance de vie est de 4 à 8 ans.

 

Bon, maintenant qu’on en sait plus, ont va aller les compter ! Mais comment faire ?

L’observatoire Agricole de la Biodiversité et l’Observatoire Participatif des Vers de Terre (OPVT) ont mis en place un protocole pour leur comptage et pour établir une carte de la biodiversité des sols. Cette étude se veut participative donc nous sommes tous invités à y participer !

David nous explique donc notre mission afin que nous suivions précisément le protocole !

Nous commençons par délimiter une surface carrée de 1m² à l’aide d’une corde de 4 mètres et de piquets. Pendant ce temps, David prépare un arrosoir remplit de 10 litres d’eau mélangés avec 300 grammes de moutarde “Amora, Fine et Forte”, c’est un détail du protocole !

Nous passons ensuite à l’arrosage de notre petite parcelle.

Mais pourquoi de l’eau moutardée ? Les vers n’ont pas d’épiderme comme nous, ils ne sont recouverts que de muqueuse … et je vous laisse imaginer ce que vous ressentiriez en buvant cette eau … La muqueuse des vers réagit, comme celle de notre bouche le ferait, et ils partent le plus loin possible de ce “désagrément”. En sortant, il ne nous reste plus qu’à les ramasser et les plonger dans un bac d’eau claire pour les rincer et arrêter l’irritation que leur provoque la moutarde. La moutarde ne contaminera pas le sol du moment que celui ci soit abondement rincé après le comptage.

Nous sommes parti donc pour un quart d’heure de ramassage (protocole oblige). Ils sont plutôt nombreux à répondre à l’appel et même si nous avons tous les mains gelées, cela n’entame pas notre motivation ! Puis nous recommençons avec un arrosoir supplémentaire et un quart d’heure de plus de recherche.

Les enfants s’amusent à chercher avec nous …

… et d’après David, la pêche est bonne !

Ensuite à nous de les différencier puis de les compter. C’est là la partie un peu fastidieuse …

Un beau résultat avec 214 vers de terre !

Nous avons passé un bel après-midi et nous sommes content d’en avoir appris plus sur ces petites bêtes si importante pour la biodiversité !

Si vous aussi vous voulez prendre part à cette mission de comptage, rendez vous sur le site de l’un des observatoires (ici ou là aussi).

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