Nous avons commencé à découvrir l’Andalousie. Nous avions hâte d’y être. Les plages, les villages blancs, et puis les beautés architecturales et culturelles comme à Grenade ou encore Séville.
Mais derrière ces jolies photos de cartes postales, se cache un secret bien gardé … celui de la mer de plastique !
Dans la région d’Alméria, nous découvrons ces 40 000 hectares de serres qui recouvrent les terres … Mais pourquoi ce paysage de plastique ?
Cette région était autrefois quasiment inhabitée. Seuls quelques troupeaux de moutons venaient paître dans cette végétation steppique.
C’est à la fin des années 1950, que l’agriculture de « contre-saison » est née. Chaque année, les « agriculteurs » produisent plus de 3 millions de tonnes de fruits et de légumes : poivrons, tomates, concombres, aubergines, pastèques et fleurs selon les saisons. Et chaque jour, des camions partent des entrepôts à destination de l’Allemagne, des pays scandinaves, du Royaume-Uni et … de la France !
C’est un vrai désastre écologique pour cet ancien décor de Far West espagnol !
Des tonnes de bâches en plastique, de la tuyauterie et autres pièces métalliques des serres abandonnées dans des décharges à ciel ouvert, sans espoir de recyclage ou encore de réutilisation (quoique … mais j’y reviens plus tard), sans parler de la quantité astronomique de pesticides utilisée ! Autant de facteurs qui entraînent des conséquences catastrophiques sur la vie naturelle dans cette zone. Ce désastre écologique dans la région se propage sur des dizaines de kilomètres à la ronde, que cela soit sur la plage ou dans la mer.
A côté de cette catastrophe écologique, s’ajoute la catastrophe sociale.
En effet, pour fonctionner, l’Espagne a besoin de main d’œuvre. Et, pour elle, la moins chère est le meilleur choix. Près de 80 000 immigrés travaillent donc dans cette mer de plastique.
La communautés de ces immigrés est pour l’essentiel originaire de l’Afrique mais aussi des pays de l’Est. Ces hommes subissent des conditions de travail déplorables dont les droits sont complètement ignorés. Ils sont réduits en esclavage, et cela sans parler des pesticides utilisés et qu’ils inhalent au quotidien provoquant de graves maladies.
Et leurs conditions de vie sont inhumaines. Certains ont la « chance » de trouver de vieilles maisons laissée à l’abandon. De vieilles bâtisses dont les toits sont effondrés. Les hommes les recouvrent de bâches en plastique et ils y trouvent un abri contre les intempéries. Mais ils sont complètement isolés, éloignés les uns des autres.
Pour d’autres, leurs conditions d’existence sont indignes. Ils doivent construire leurs abris avec des palettes et … des bâches en plastique récupérées dans les décharges alentours. Pas d’électricité, pas d’eau. Ils construisent des douches de fortunes avec des barils et des tuyaux ayant contenus des pesticides…
Ces hommes ont fuit leurs pays en guerre, la misère, pour pouvoir trouver le bonheur en Europe. En échange, ils trouvent des conditions de vie encore plus déplorables qu’auparavant et une considération inexistante.
Je ne donnerai pas de conseils et je ne ferai la morale à personne. Je dirai juste que, avant d’acheter vos fruits et vos légumes d’origine espagnole, pensez aux conséquences sur la planète et aux conditions de travail et de vie des hommes qui y travaillent.
Nous avons pris le temps de regarder ce petit documentaire qui est passé sur Arte. Et nous vous invitons à le visionner à votre tour …
Vous avez complètement raison d’aborder ce sujet. Je pense que chacun à son niveau peut agir et il faut en parler autour de nous. C’est un changement des mentalités. Merci pour votre retour d’expérience et poursuivez votre belle aventure.