« Instruction en famille au quotidien » : rien que l’expression peut parfois faire monter la pression. Comme s’il fallait suivre une routine parfaite, équilibrer cahiers, projets, sorties pédagogiques, et tout cela sans jamais hausser le ton ou lâcher prise. Mais soyons honnêtes : la journée parfaite, elle n’existe pas. Et ce n’est pas grave du tout !

Avec les années, on a compris que ce qui compte, ce n’est pas de faire “comme il faut”, mais de faire comme ça fonctionne pour nous. Et crois-moi, entre la vie nomade, les imprévus et les élans de curiosité de chacun, notre organisation est tout sauf rigide. Elle est vivante, elle s’adapte, elle évolue. Et c’est ce qui la rend belle et durable.

Dans cet article, j’ai envie de te partager comment on organise nos journées d’instruction en famille, sans stress, sans pression inutile, et surtout avec beaucoup d’écoute et de liberté. Loin des plannings figés, mais riches en découvertes et en apprentissages, à notre manière.

Le point de départ : notre état d’esprit

Quand on parle d’instruction en famille au quotidien, le tout premier ingrédient, c’est l’état d’esprit. Avant même de parler d’outils, de planning ou de pédagogie, ce qui guide notre manière de faire, c’est une philosophie de vie.

L’instruction en famille, pour nous, c’est avant tout un espace de liberté. La liberté de suivre notre rythme, de respecter celui de nos enfants, et de faire évoluer notre approche selon les besoins du moment. C’est une aventure éducative à taille humaine, où l’on peut expérimenter, tester, ajuster… sans chercher à reproduire le schéma de l’école à la maison.

On ne cherche pas la performance, ni les contrôles parfaits, ni un programme bouclé à la virgule près. Ce qu’on cherche, c’est l’épanouissement, la curiosité, la joie d’apprendre. Que nos enfants se lèvent le matin avec l’envie d’explorer, de comprendre le monde, de créer, de poser des questions et d’y chercher des réponses.

Et puis, bien sûr, notre vie nomade influence énormément cette approche. Vivre sur les routes, c’est aussi vivre dans l’imprévu, dans le mouvement. On a appris à ne pas tout contrôler, à faire avec ce qui se présente, à transformer une balade en leçon de botanique, une rencontre en cours de géo, un repas en atelier cuisine du monde.

Notre mantra : on apprend partout, tout le temps… et souvent, sans même s’en rendre compte.

Notre organisation type (quand on est posés quelque part)

Quand on est en mode sédentaire temporaire, comme en ce moment, nos journées prennent une forme un peu plus régulière. Et c’est précieux, parce que cette routine douce nous permet de poser des repères, de souffler, de nous ancrer un temps… tout en continuant à apprendre.

Une matinée rythmée par les apprentissages

Nos matinées sont généralement consacrées à un temps d’apprentissage structuré, qui dure entre 1h30 et 2h. Rien d’écrasant, rien de militaire. Juste un moment où chacun se met dans sa bulle d’exploration :

  • Un peu de formel : français et mathématiques, parce qu’on sait que ce sont les bases sur lesquelles ils pourront toujours s’appuyer.
  • Puis, un passage sur Duolingo, pour l’apprentissage des langues. L’anglais reste incontournable, mais en ce moment, c’est le japonais qui les passionne (merci les mangas, les animés et leur curiosité naturelle !).
  • Ensuite, place aux envies et aux questions du moment : recherches, mini-projets, visionnages de documentaires, discussions qui dérapent en débat philosophique… Rien n’est figé. Ce temps d’apprentissage est vivant, adapté à leurs élans, à leurs besoins, à leur monde intérieur.
  • Et parfois aussi, tout part d’un projet. Une idée qui germe dans la tête de l’un de nos enfants, une curiosité née d’un documentaire, d’un livre ou même d’une discussion au coin du feu. C’est là qu’on bascule en mode pédagogie par projet : on fait des recherches, on dessine, on écrit, on fabrique… Ces projets, petits ou grands, deviennent le cœur de nos apprentissages. Ils permettent à chacun de s’impliquer à fond, de suivre ses élans, et d’apprendre avec plaisir, parce que ça a du sens. C’est ce qu’on aime dans l’instruction en famille : cette liberté de suivre la passion du moment, sans contrainte.

Après-midi libres et créatifs

Les après-midis sont plus libres, mais loin d’être inintéressants. C’est là que le vrai terreau de leur créativité s’épanouit. Luna et Maïa, par exemple, ont trouvé leur flow dans le dessin, qu’elles pratiquent des heures durant, chaque trait les rapprochant un peu plus d’elles-mêmes. Il y a aussi des balades en nature, des jeux, des lectures, des expériences manuelles : poterie, peinture, broderie, ou même cuisine en famille. Autant d’activités qui nourrissent la motricité, l’imaginaire, l’attention, la patience, et surtout le plaisir de faire.

Posés vs en vadrouille : deux rythmes, une même philosophie

Quand on est posés, nos journées finissent parfois par se ressembler (un peu trop, à notre goût). Mais on les accueille comme un sas de transition, un moment pour souffler avant de reprendre la route.

Et justement, c’est en vadrouille que nos journées deviennent les plus imprévisibles — et les plus riches. Là, il n’y a plus vraiment de routine. La route, les visites, la logistique du quotidien, les rencontres… tout cela s’entremêle pour créer un apprentissage organique, vivant, ancré dans le réel.

Une balade devient une leçon de botanique. Une discussion au marché se transforme en atelier de langues. Une panne du van, en cours de mécanique. Une visite de musée, en tremplin pour mille questions.

Finalement, notre organisation, qu’on soit posés ou en mouvement, n’a qu’un seul objectif : nourrir l’envie d’apprendre et de grandir. À leur rythme. Dans la joie. Avec souplesse et confiance.

En vadrouille, on s’adapte !

Quand on est sur la route, les journées ne se ressemblent jamais. Et c’est là que réside toute la magie de l’instruction en famille en voyage : l’apprentissage ne se cantonne pas à un cahier posé sur une table. Il est partout. Il surgit à l’improviste, dans une discussion, au détour d’un sentier, ou face à une œuvre d’art qui nous touche.

Quand on roule beaucoup ou qu’on enchaîne les visites, on ne cherche pas à “rattraper” un quelconque programme. On se concentre sur l’essentiel : nourrir la curiosité, comprendre le monde, l’observer, s’y relier. Et ça, aucun manuel ne pourra jamais le faire aussi bien que l’expérience directe.

Par exemple, en visitant des lieux de culte — églises en Europe, mosquées en Turquie, temples en Asie —, on ouvre de belles discussions sur les religions du monde, leurs histoires, leurs valeurs, leurs différences et leurs points communs. Ce sont des moments où l’on apprend autant sur les autres que sur nous-mêmes.

Dans les musées, on explore l’Histoire, l’art, les traditions locales, l’ethnographie, les sciences… Parfois, c’est très organisé. D’autres fois, c’est juste une œuvre ou une anecdote qui déclenche une vague de questions.

Et puis, il y a la nature. Notre plus belle salle de classe. Une randonnée se transforme en cours de géographie : on parle de reliefs, de formations rocheuses, de climats. On observe les plantes, les insectes, on ramasse des cailloux, on compare les arbres, on parle érosion, biodiversité, chaînes alimentaires. Chaque balade est une porte ouverte sur la science.

Un jour, on s’arrête au bord d’un lac, et on discute des écosystèmes. Un autre jour, on campe dans une forêt, et on lit une histoire sur les loups qui se transforme en débat sur la préservation des espèces. Rien n’est prémédité, mais tout est riche.

Ce sont ces moments, souvent imprévus, qui marquent le plus. Les enfants font le lien entre ce qu’ils vivent et ce qu’ils comprennent du monde. Ils construisent leur savoir à partir de leurs émotions, de leurs observations, de leur vécu. Et ça, c’est inestimable.

Alors non, on n’a pas un programme millimétré. Mais oui, on apprend tous les jours. Autrement. Pleinement. Intensément.

Nos outils et supports préférés

Quand on parle d’instruction en famille, on imagine parfois qu’il faut une bibliothèque entière, des valises de cahiers et un stock de matériel pédagogique à faire pâlir un centre de formation. Spoiler alert : non. 😄

Dans notre quotidien, on aime les outils simples, variés, et surtout qui s’adaptent à nos envies et à notre mode de vie nomade. On ne cherche pas à tout couvrir, mais à piquer la curiosité, nourrir l’intérêt, et répondre aux questions quand elles se présentent.

📝 Pour le formel, on garde une base claire. On est accompagnés depuis plus de 5 ans par Pass Éducation, une plateforme qui propose des ressources claires et bien faites, que l’on utilise en fonction de nos besoins. Elle nous propose un programme clé en main pour le français et les mathématiques. C’est un soutien précieux, surtout quand on veut aborder ou approfondir une notion.

On te parle des ressources de Pass Éducation sur le blog

Notre école nomade : Pass Éducation

🌍 Pour explorer le monde en vidéo, YouTube est notre ami, mais on est sélectifs. On a nos incontournables :

  • « C’est pas sorcier », évidemment (on est fans de Fred, Jamy et Sabine !).
  • « Jamy – Epicurieux », la version adulte mais toujours accessible, qui éclaire plein de sujets complexes avec pédagogie.
  • « La Chaîne des Cobayes », pour éveiller l’esprit critique et le goût de l’expérimentation.

🎧 Et puis, les podcasts ! Ils font partie de notre quotidien. On adore :

  • « Salut l’Info », pour suivre l’actualité avec des mots adaptés aux enfants.
  • « Les Odyssées », un bijou pour plonger dans l’Histoire à travers des récits captivants.

💻 Enfin, on explore aussi des sujets plus précis grâce à Udemy, une plateforme de formations en ligne. Par exemple, Luna s’est intéressée au dessin manga… Chacun trouve de quoi nourrir ses passions.

Tout cela tient dans un petit sac ou quelques fichiers numériques. Pas besoin d’une salle de classe pour apprendre. Le secret, c’est de choisir des ressources qui suscitent l’envie.

On a aussi abandonné pas mal de choses :

  • Les manuels trop scolaires qui n’avaient pas d’écho dans nos vies.
  • Les exercices « à remplir » sans âme.
  • Les supports trop volumineux à transporter.

Notre astuce de nomades : la légèreté. On privilégie les supports numériques, les ressources polyvalentes, les carnets réutilisables, les activités qui ne nécessitent pas une tonne de matériel. Et surtout, on reste à l’écoute de ce qui fonctionne ici et maintenant. Si un outil ne plaît plus, on le met de côté sans culpabilité.

La clé : la souplesse

S’il y a bien une chose que la vie nomade nous a apprise, c’est que la souplesse est la meilleure des alliées. Et ça vaut aussi pour l’instruction en famille.

On ne suit pas un emploi du temps millimétré. On n’a pas de tableau accroché au mur avec des créneaux horaires rigides (déjà parce qu’on n’a pas de mur fixe 😅). Ce qu’on a, c’est un rythme fluide, qui s’adapte à nos journées, à notre énergie, à la météo, à l’humeur collective. Et c’est ok.

💡 Il y a des jours où tout roule : on sort les cahiers, on échange, on creuse un sujet à fond, on est à fond.
Et puis, il y a des jours où rien ne fonctionne comme prévu. Où les enfants sont fatigués. Où on est dans les papiers, dans la mécanique du véhicule, ou dans la logistique pure. Et dans ces moments-là, on apprend autrement. On apprend à s’écouter, à prendre soin de soi, à gérer l’imprévu. Et ça aussi, c’est de l’apprentissage.

🌱 L’instruction en famille au quotidien, ce n’est pas un concours de productivité. C’est un chemin d’équilibre. Il y a des jours off, des journées improductives en apparence, mais riches d’émotions, de discussions, de partages.

On a aussi compris quelque chose de précieux :

L’apprentissage ne se limite pas aux « moments école ». Il est partout, tout le temps.

Dans une balade, une recette, une discussion, une carte routière, un jeu de société…
Et très souvent, ce sont ces apprentissages-là qui laissent les traces les plus profondes.

🌈 En cultivant la souplesse, on cultive la confiance.
On apprend à faire avec ce qu’on vit, à voir chaque journée comme une page blanche où tout est possible. Et surtout, on apprend à faire confiance à nos enfants. Ils savent très bien nous montrer ce dont ils ont besoin.

Une école de la vie en continu

L’instruction en famille au quotidien, ce n’est pas un modèle figé ou une méthode miracle. C’est un équilibre mouvant, une toile que l’on tisse au fil des jours, des saisons, des lieux et des envies.

Ce que cette aventure nous a appris, c’est que l’apprentissage ne s’arrête jamais. Il est partout : dans un lever de soleil partagé, dans une discussion au coin du feu, dans une randonnée à la découverte des plantes, ou même dans un échec.
Ce n’est pas toujours simple, pas toujours fluide. Mais c’est vivant, incarné, nourrissant.

Nous n’avons pas toutes les réponses, mais ce que nous savons, c’est que ce mode de vie nous a permis de voir nos enfants s’épanouir, grandir en conscience, en curiosité, et en liberté.
Et ça, c’est une richesse qu’aucun manuel ne pourra jamais égaler.

🌍 Alors si toi aussi tu doutes, que tu te demandes comment organiser tes journées, comment faire « comme il faut », sache que la perfection n’est pas la destination. Ce qui compte, c’est que ton quotidien vous ressemble, à toi, à ta famille, à vos valeurs.

💬 Et si tu veux échanger sur le sujet, poser des questions ou partager ton expérience, les commentaires sont ouverts. Ce blog est un espace de partages, d’expériences, et d’humanité.

À très bientôt, sur les routes… ou ailleurs 🌿