Nous continuons donc à découvrir l’histoire et la nature de ce pays du Caucase, après des débuts prometteurs. La route nous amène à la station thermale de Borjomi que nous souhaitons arpenter à pied. Malheureusement, une très grosse averse orageuse écourte notre visite.

Nous nous rendons alors dans le parc national de Borjomi-Kharagaouli. Il s’agit de l’un des plus grands parcs nationaux d’Europe avec ses 5300km2 de superficie (soit environ 5 fois la Martinique !). Avant de nous y rendre, nous devons passer au Visitor Center afin d’avoir une autorisation pour y dormir.

Sur place, nous devons traverser une petite rivière pour accéder au spot. Nous sommes ainsi en plein cœur de la forêt, dans le calme, pour passer la journée de pluie intense qui s’annonce pour le lendemain.

Sur place, il y a déjà un groupe de Géorgiens fortement alcoolisés qui invitent Yannick à partager un verre (dont on ne sait toujours pas ce que c’est vraiment). Pendant que Yannick discute, les enfants et moi regardons un documentaire sur les félins d’Afrique.

Le lendemain de notre arrivée, la météo se révèle plutôt clémente et nous partons donc pour une petite randonnée de 4km au cœur du parc. Une vraie jolie pause au cœur de la nature. Après cette balade nature, Yannick et moi montons jusqu’à la petite église de la Vierge Marie. 500m pour y accéder (pas très loin), mais avec un dénivelé positif de 75m. Nous avons eu un bon coup de chaud !

Après une bonne nuit au calme, nous reprenons la route pour aller visiter la très jolie forteresse d’Akhaltsikhe, encore un site rempli d’histoires. Elle a été construite autour du château de Rabati, qui date du IXe siècle. Nous entrons sur la partie touristique avec des restaurants, des boutiques et une maison des mariages.

Tout d’abord, sur la partie supérieure du site, nous découvrons le château des Jakéli, la mosquée Haji Ahmed Pacha, le tombeau de Pacha, la madrassa (école coranique), l’église orthodoxe du IXe siècle, la citadelle et l’amphithéâtre. D’abord turc puis russe, ce lieu permet à l’islam et à l’orthodoxie de se côtoyer.

Nous sommes ensuite allés visiter le monastère de Sapara qui date du IXe siècle. À l’intérieur on retrouve la trace de 12 églises et chapelles. Parmi ces églises, celle de la Dormition avec de magnifiques fresques.

Après cette jolie journée de visites, nous décidons de faire une grosse pause sur les bords de la rivière Uraveli. Nous allons alors passer ici 3 journées à profiter, jouer, peindre, dessiner, nous baigner et faire le grand nettoyage d’Ookami !

Après cette parenthèse, nous partons pour Vardzia. Mais nous n’allons pas le visiter tout de suite. Nous nous posons sur un spot qui nous offre une vue incroyable sur le site. En début de nuit, nous aurons même assisté à un feu d’artifice !

Le lendemain, nous allons donc découvrir l’histoire du très beau complexe monastique troglodyte de Vardzia. Il se situe au sud de la Géorgie à quelques kilomètres d’Aspindza.

Selon la légende, l’origine du nom de Vardzia serait liée au Roi George III et à sa fille Tamar, la future Reine de Géorgie. Lorsqu’elle était petite, Tamar accompagna le Roi et ses nobles à la chasse près des grottes. Malheureusement, elle se perdit dans les grottes en allant jouer. Tous se mirent à la chercher et à l’appeler « sad khar Tamar! » (« Où es-tu Tamar ? »). La jeune princesse entendit les appels et répondit joyeusement « aq var dzia » signifiant « je suis ici mon oncle », « oncle » étant un terme courant employé par les enfants géorgiens pour parler à leur aînés. L’assemblage donc de ces mots a donné le nom du site « Vardzia».

Datant du 12e siècle, il aura fallu 48 ans de travail pour créer cette cité dans la roche. La construction commença sous le règne du roi Georges III au XIIe siècle. La reine Tamar décida alors de poursuivre les travaux après la mort de son père. Le site comptait plus de 3000 cavernes et pouvait accueillir jusqu’à 50 000 personnes.

D’après l’histoire, il y avait 366 pièces, chacune équipée 3 pièces attenantes, soit une pour chaque jour de l’année, pour la reine Tamar. Cela permettait à la reine de se cacher de ses ennemis.

Aujourd’hui, il reste 20% du site, le reste ayant été détruit suite à un tremblement de terre. Quelques moines occupent encore ce lieu et y célèbrent des messes dans l’église de l’Assomption joliment ornée de fresques à l’intérieur et à l’extérieur. La visite est assez sportive avec de nombreux escaliers, des petits passages étroits, le tout sous un soleil qui nous a bien épuisés !

Dans l’après-midi, nous nous rendons au lac Paravani. Nous roulons sur une piste pleine de trous et d’ornières pendant presque 5km pour atteindre notre spot. Nous allons passer la nuit à un peu plus de 2 000 mètres d’altitude. Nos seuls voisins : trois pêcheurs géorgiens et arméniens, mais aussi des centaines de mouettes, sternes et cormorans. Nous avons l’impression d’être au bord de la mer. Nous allons passer 2 nuits sur ce spot qui nous offre un paysage nous faisant penser à la steppe. Notre prochaine étape : l’Arménie, encore un pays rempli d’histoire !