Carcassonne

Pendant une journée, nous avons remonté le temps pour découvrir le moyen-âge et ses châteaux forts. Nous sommes allés découvrir une forteresse bien particulière … celle de Carcassonne.
Pendant cette journée, Liam est devenu un preux chevalier, et Luna et Maïa se sont transformées en princesses … chevalières !
On vous raconte l’histoire de la cité médiévale de Carcassonne …
C’est dès la préhistoire que cet emplacement a été très actif, du fait de sa proximité avec le fleuve Atax (actuelle Aude). Originellement, la cité se trouvait sur le plateau où passe désormais l’autoroute, mais au VIème siècle la ville se déplace sur l’emplacement actuel de la ville. A la fin du IIème siècle avant JC, c’est déjà un oppidum (une agglomération fortifiée) qui contient des habitations gauloises. C’est en 118 avant JC qui les Romains s’emparent du lieu et fortifie l’oppidum. Nous pouvons d’ailleurs encore aujourd’hui observer des traces de ces fortifications sur certains murs qui laissent apparaître des briques.
Ensuite, ce sera au tour des Wisigoth de s’en emparer au Vème siècle. Ils y resteront jusqu’au VIIIème siècle, chassés par les Arabes Omeyyades, qui y resteront une trentaine d’années, chassés à leur tour par les Francs menés par Pépin le Bref.
Après l’éclatement de l’Empire Carolingien, l’époque féodale s’installe avec à la tête de la ville la famille Trencavel qui règnera sur Carcassonne du XIème au XIIIème siècle.
C’est à ce moment que Carcassonne prospère et prend une place stratégique dans le Languedoc.
Le catharisme atteint Carcassonne qui aura beaucoup d’adeptes dans ses murs. Ceux-ci étant protégés par le vicomte Trencavel, la ville devient terre d’hérésie aux yeux du pape Innocent III. En conséquence, elle subit de plein fouet les feux de la croisade. C’est ainsi que l’armée des croisés met le siège devant Carcassonne. Les deux bourgs tombent rapidement, ils sont brûlés et détruits. L’enceinte de la Cité va résister à l’assaillant. C’est la sécheresse et la soif qui font capituler le vicomte de Carcassonne au bout de deux semaines de siège. En effet Trencavel ne prit aucune disposition pour défendre l’accès aux points d’eau situés en dehors de l’enceinte, croyant que les assiégés seraient secourus rapidement. Il est aussitôt jeté en prison où il meurt très rapidement. Dès la prise de la Cité, les terres des Trencavel sont attribuées à un des Barons du nord, le célèbre Simon de Montfort. Son fils donna ses terres au roi de France, qui les intégra au domaine royal en 1224 et devint officiellement sénéchaussée en 1226. Un tribunal d’inquisition est installé dans la ville en 1234.
Au XIVème siècle, la ville est le premier centre de production textile du royaume, dont la matière première utilisée est la laine.
En 1348, la ville est touchée par la peste comme le reste du pays et l’épidémie est récurrente jusqu’au siècle suivant.
À cette même période, la guerre de Cent Ans provoque de nombreux dégâts. Le prince Noir dévasta par le feu la ville basse en 1355 en épargnant la cité de Carcassonne, jugeant qu’un siège aurait été trop long et l’aurait ralenti dans son entreprise de pillage.
La bastide fut reconstruite, mais seulement de moitié, et fortifiée en 1359.
À partir de cette période, la ville basse connaît une croissance supérieure. Jusqu’à la signature en 1659 du Traité des Pyrénées, la Cité conserve son rôle militaire à la frontière entre la France et l’Aragon.
Petit à petit, la Cité perdra de son importance avec le transfert de nombreuses institutions à la ville basse, où la richesse due au commerce drapier permet d’embellir la ville. Des hôtels luxueux sont construits, l’eau est amenée jusqu’à la ville, le pavage et l’éclairage des rues rendent la ville plus moderne. Les vieux remparts et portes de la ville basse sont démolis au XVIIIème siècle, et le portail des Jacobins est construit à cette époque.
À la Révolution française, la ville est peu engagée et l’industrie drapière est concurrencée par les Anglais, provoquant des baisses de salaires importantes. Le 29 janvier 1790, le département de l’Aude est créé, et Carcassonne en devient le chef-lieu. Mais les prix de la nourriture augmentent, la famine et le mécontentement populaire se font sentir.
Sous la Restauration, l’activité est mécanisée et les salaires sont tirés vers le bas. La viticulture entre en concurrence, et la misère gagne la cité de Carcassonne et ses derniers tisserands.
Au XIXème siècle, un changement dans les mentalités intervient et une prise de conscience pour les monuments historiques s’annonce. On veut restaurer et valoriser le patrimoine français. La Cité, complètement ruinée et miséreuse, reçoit le soutien d’érudits audois et carcassonnais tel Jean-Pierre Cros-Mayrevieille soutenu par Prosper Mérimée, inspecteur des monuments historiques. Les premiers travaux de restauration portent sur la basilique Saint-Nazaire.
De nombreuses expropriations ont ensuite lieu, supprimant la totalité de l’habitat construit dans les lices (espace intermédiaire délimité par les deux remparts) et excluant une partie de la population de la Cité. Un demi-siècle de travaux a ensuite lieu pour restituer toute la grandeur du XIIIème siècle au plus grand ensemble de fortification du Moyen Âge d’Occident.
L’architecte Viollet-le-Duc, spécialiste des restaurations en France, porta ce chantier avec réussite mais déclencha parfois une certaine polémique sur ses choix de restaurations et sur ses initiatives personnelles assez particulières. Il n’en demeure pas moins que la Cité de Carcassonne est globalement très bien restaurée, la restauration portant sur seulement 15 % du bâti (crénelages, toitures).
… et je vous livre la légende de Carcas sonne !
La ville de Carcassonne entretient la légende selon laquelle le nom de la ville de Carcassonne daterait du début du IXème siècle. Au moment des faits, la ville aurait été sarrasine. Charlemagne aurait fait le siège, mais la maîtresse des lieux, dame Carcas, aurait fort résisté. Les deux armées seraient devenues affamées. Tandis qu’il n’aurait resté qu’une mesure de blé et un petit cochon dans la cité, la dame Carcas aurait eu l’idée de démoraliser ses adversaires.
Le porcelet aurait été engraissé, puis projeté par-dessus les remparts. Pensant que la ville avait encore beaucoup de nourriture, Charlemagne aurait fait lever le siège. À ce moment, dame Carcas aurait fait sonner les trompettes (ou les cloches des églises) et, Charlemagne revenant sur ses pas, la dame Carcas lui aurait proposé la paix. D’où l’expression « Carcas sonne ».
Après cette page historique, nous voilà donc partis sur les traces des Trencavel :


Il y avait une grande maquette qui nous a permis de prendre de la hauteur !




On a passé un moment incroyable à explorer cette cité médiévale. Les enfants ont adoré crapahuter dans les rues pavées et dans le “château” !