Avant de nous rendre en Anatolie centrale, nous nous arrêtons aux cascades de Yerköprü. Pour les atteindre, nous marchons environ 2km sur un petit chemin complètement aménagé de petits carbets et de fontaines. Et sous la chaleur écrasante, ces petites pauses nous font beaucoup de bien. Malgré tout, nous trouvons le site un peu trop aménagé et l’on imagine très bien la grosse quantité d’arbres qui ont dû être abattus. Nous trouvons cela très dommage car nous aurions apprécié leur ombre et leur fraîcheur.

Sur le chemin, nous pouvons admirer un paysage paradisiaque avec les montagnes, la flore et la rivière Göksu. Quand nous arrivons au pied de la cascade, nous nous trouvons face à une merveille de la nature. Nous passons beaucoup de temps afin de pouvoir profiter de la fraîcheur de cette cascade. Nous reprenons doucement le chemin du retour sur le sentier et décidons de rester pour la nuit sur un spot situé à quelques centaines de mètres du site.

Le lendemain, nous reprenons la route pour rejoindre nos copains les Fées autour du Monde au Meke Krater Gölü près de Karapınar, en Anatolie centrale. Il s’agit d’un volcan éteint il y a 4 millions d’années et dont le cratère a été inondé formant un lac.

Malheureusement, en raison du réchauffement climatique et des mauvaises techniques d’irrigation de l’homme, le lac s’est complètement asséché… En effet, cette formation géologique est la victime des politiques d’irrigation qui soutiennent le prélèvement des eaux souterraines intensives. Ces décisions menacent la région qui a failli être rayée de la carte il y a cinquante ans en raison de l’avancée du désert. De nombreuses actions ont été menées pour vaincre cette menace avec la plantation de nombreux arbres. Malgré tout, beaucoup d’habitants ont quitté la région pour rejoindre des grandes villes comme Konya, Ankara ou Istanbul.

Mais cet épisode n’a pas servi de leçon à l’Homme. En effet, aujourd’hui, la région, encore très fragile, est à nouveau menacée. Pour faire face aux sécheresses de plus en plus fréquentes, les agriculteurs puisent de façon démesurée l’eau des nappes phréatiques. Ils ont fait de choix de cultures gourmandes en eau comme la betterave sucrière, le blé ou encore le maïs. Ils ont donc trouvé leur solution pour ne pas perdre leurs récoltes en creusant des puits, même clandestinement.

Ainsi, ces actions amènent les terres à s’assécher, comme au lac Meke Gölü, mais aussi à voir naître des obruks. Ce phénomène se produit lorsque le sous-sol est vide de matière. Ainsi, de nombreuses crevasses sont apparues en raison de cette surexploitation.

Décidément, l’Homme n’apprend pas de ces erreurs, ou se voile les yeux pour ne pas voir le désastre qu’il provoque…

Le matin suivant, nous continuons la route d’Anatolie centrale avec un arrêt à Sultanhani. Nous y visitons le plus grand caravanserail de Turquie. Cet édifice construit en 1229 se situe sur la Route de la Soie. Les caravansérails accueillaient les marchands et les autres voyageurs pour qu’ils puissent se reposer, se restaurer, prier, négocier, se soigner. On y parlait toutes les langues !

Nous entrons dans ce magnifique bâtiment par la porte principale de 13m de haut. Dans la cour intérieure, nous pouvons admirer une jolie mosquée-kiosque qui repose sur quatre arches. À droite, plusieurs pièces fermées servaient de hammam, de chambre, de salle de bain, de salon ou encore de cuisine. À l’opposé de l’entrée principale, il y a un grand bâtiment de 1430m² que les hommes utilisaient en hiver.

Le lendemain, nous faisons une pause mécanique à Aksaray : pot d’échappement, courroie d’alternateur et petite révision complète. Gözde et son équipe nous accueillent avec beaucoup de gentillesse.

Ensuite, nous allons nous balader dans les petites rues de la ville joliment décorées de parapluies. Je m’arrête même pour une mini pause shopping avec les filles ! Pour la nuit, nous rejoignons les Fées sur la parking d’un grand parc avec de nombreux jeux.

Nous recevons un message des PTT nous informant que 3 courriers nous attendent dans un bureau d’Antalya. Notre ami sur place ne peut pas les récupérer pour nous. Du coup, Yannick décide de partir là-bas en bus . Sauf que tout ne se passe pas comme prévu et il lui est impossible d’acheter un ticket. Il faut un code HES pour prendre les transport en commun. Nous en avons bien un associé à notre carte d’identité. Mais la société en veut un avec notre passeport. Étant entrés en Turquie avec notre carte d’identité, la demande est impossible.

C’est décidé, nous partons tous ensemble à Antalya. Au revoir l’Anatolie centrale. C’est parti pour 7 heures de route !